Par Olivier Perceval
Ils en sont encore tout secoués ; ils n’en reviennent pas sur le plateau de CNews. Il a osé, l’imam plus ou moins modéré, Abdelati Mamoun, commettre un sacrilège lèse République. Alors qu’on lui reprochait l’existence de versets d’appels au meurtre des infidèles, figurant dans le Coran, il osa répliquer qu’il fallait contextualiser ces propos écrits dans une période de guerre, en prenant comme exemple la Marseillaise avec le fameux sang impur abreuvant nos sillons. « Mais ça n’a rien à voir !» s’exclamèrent tout ces échantillons de l’élite française aussi sûr d’eux qu’ils sont complètement incultes concernant notamment l’histoire de leur propre pays.
Les amateurs de rugby qui suivent le tournoi des six nations entendent en début de match les hymnes nationaux de chaque équipe. Tous les hymnes chantés par tous les supporters rendent fièrement hommage à leur terre fondée par leurs ancêtres et les considérant comme des exemples, souhaitent leur faire honneur aujourd’hui. Sauf la Marseillaise, chant de guerre et de vengeance où il n’est nul question de filiation séculaire, mais d’ennemis à abattre sans pitié.
Il est vrai que ce chant des marseillais rejoignant l’armée du Rhin écrit par Rouget de Lisle (lequel écrira plus tard sous la Restauration un hymne au roi) était bien un chant de guerre créé pour galvaniser les troupes résolument tournées contre l’Europe entière.
Il est vrai qu’a cette époque bénite, les Bretons et les Vendéens, et plus tard les Lyonnais et d’une manière générale la majeure partie de la population française (dont plus de 80% de paysans) quand ils entendirent ces notes et ces paroles, craignaient pour eux la violence et bien souvent la torture et la mort.
Tout le modèle de tolérance, dont nous sommes si fiers aujourd’hui, est bâti historiquement sur cette idéologie « universaliste » de la violence aveugle, alors ne nous étonnons pas d’être rattrapé par cette logique infernale dans un vingt et unième siècle au bord de l’explosion.
Oui, en l’occurrence, l’argument d’Abdelali Mamoun est complètement fondé. Un très cher ami, musulman pieux me dit un jour : « la France laïque a renié son Histoire, a renié sa catholicité, elle ne représente plus rien aux regard des peuples enracinés, des peuples qui n’ont pas rejeté leurs traditions. Comment pourrait-elle intégrer des populations d’origine étrangère alors qu’elle a perdu elle même son âme. »
Rien ne peut justifier l’horreur des attentats terroristes, mais reconnaissons que la manière dont nos propres révolutionnaires, que nous célébrons dans d’émouvantes commémorations chaque année, ont construit la République (noyades de Nantes, éventration des femmes enceintes, tanneries de peau humaine, massacre des Lucs…) s’inscrit dans une logique analogue à celle de l’État islamique construisant le Califat.
C’est même à se demander si elle ne lui a pas servi de modèle. Oui, il faut bien contextualiser l’Histoire !