Par François Huguenin
Le mouvement social inopiné qui a agité la SNCF ce week-end et la réaction vive du Premier Ministre Edouard Philippe fustigeant un « détournement du droit de retrait » nous placent devant une alternative inacceptable. D’un côté, l’accident de TER survenu le 16 octobre dans les Ardennes montre clairement l’état de vétusté du réseau ferré de notre pays et interroge sur le fait qu’il n’y ait dans certains cas qu’un seul agent dans un train.
De l’autre, l’utilisation du droit de retrait semble en l’espèce juridiquement très contestable puisque ce droit s’exerce en cas de danger grave et imminent pour la vie ou la santé d’un salarié, ce qui exclut une extension nationale et confère du coup à ce mouvement une allure de grève sauvage.
Allons plus loin dans l’analyse : d’un côté des syndicats qui font dans la surenchère en prenant en otage des milliers de voyageurs. De l’autre, le gouvernement qui en réagissant de manière musclée renforce un discours d’ouverture à la concurrence qui ne peut que conduire à la privatisation progressive de la SNCF. Et pour le lampiste que nous sommes, un choix qui n’en est pas un.
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