Par François Marcilhac
Yassine Belattar, un humoriste proche d’Emmanuel Macron et membre, il y a quelques jours encore, du Conseil présidentiel des villes, n’a pas hésité, ce mardi 22 octobre 2019, à menacer le ministre en exercice de l’éducation nationale de ce même Emmanuel Macron, en déclarant : « Si j’étais lui, j’éviterais de mettre les pieds dans le 93 ». Pourquoi ? Parce que Jean-Michel Blanquer considère qu’il ne convient pas de favoriser, en France, le voile islamique.
Quel aveu du grand remplacement à l’œuvre,voire achevé, dans le 9-3, devenu de l’aveu même de cet humoriste macronien,qui en semble fort satisfait, la chasse gardée des islamistes radicaux. Quel aveu de la faiblesse d’un État : cet individu n’est-il pas déjà mis en examen pour menaces de mort et harcèlement moral ? Le nouveau monde a le visage, manifestement, d’une certaine nouvelle France : celui de Benalla,de Belattar…
Mais comment ne pas voir de la duplicité dans le discours présidentiel ? Car ce même jour, Macron est à Mayotte pour relancer son débat sur l’immigration – on sait que le 101edépartement français vit au jour le jour le grand remplacement : il est particulièrement exposé à une immigration irrégulière, à laquelle, jusqu’à présent, l’État français n’a rien fait pour s’opposer. À Mayotte, près de la moitié de la population est composée d’étrangers, dont plus de 50 % sont en situation irrégulière. Il est vrai que l’île sera plus facile à larguer,lorsque les Mahorais y seront devenus largement minoritaires…
Et comme d’habitude, cette visite du chef de l’État s’est faite sur fond de violations des libertés fondamentales – les Mahorais partageant en la matière le triste sort des métropolitains. La paranoïa sur son impopularité est telle que Macron ne peut se déplacer sans faire arrêter préventivement des citoyens pacifiques. Tandis que pour ne pas le choquer, c’est une île Potemkine qui lui a été présentée. Comme on l’apprend sur RT France, dès la veille de son arrivée, tout avait été mis en place pour une visite sans couac. Des internautes avaient en effet relevé la présence d’une « balayeuse de voirie », fait rare destiné selon eux à « cacher la misère de l’île » au président de la République. Une animatrice de Mayotte La 1ère avait renchéri avec ironie sur Facebook : « Non mais franchement je n’avais jamais vu ce camion dans nos rues […] Il faudrait peut-être qu’il s’installe à Mayotte Emmanuel pour que tous nos problèmes soit réglés. »
Alors que plusieurs dizaines de milliers de Mahorais avaient accueilli Chirac en 2001et encore Sarkozy en 2010 et Hollande en 2014, un seul petit millier de personne sa accueilli Macron et les ministres qui l’accompagnaient. Une volonté présidentielle, due à cette paranoïa, ou une gifle méritée ? Comme le note Le Monde : « La faute, en partie, à une sécurisation extrême qui avait transformé Mamoudzou en camp retranché, quasi impossible d’accès, dissuadant bon nombre de Mahorais de se déplacer, et à un filtrage sans merci. ». Macron non seulement n’aime pas les Français, mais, surtout, il a peur d’eux. À chaque déplacement, il fait le vide autour de lui, un vide aussi méprisable qu’instructif. « La faible assistance, cependant, poursuit Le Monde,traduit aussi, et peut-être d’abord, la désaffection à l’égard de la parole présidentielle, un sentiment d’indifférence, de défiance, si ce n’est de résignation, qui s’est emparé d’une partie de la population », notamment en matière d’immigration illégale et d’insécurité.
Comment ne pas comprendre nos compatriotes mahorais,quand on confie, à la préfecture : « On n’a pas encore constaté de diminution, malgré l’accord de coopération signé avec les Comores, selon lequel nos voisins doivent tenter d’arrêter les départs »…Juste auparavant, Macron avait annoncé que les interpellations en mer avaient augmenté de 50 %. Il est vrai, un mensonge de plus, ou de moins… « Paris se moque de nous en faisant de la com’ et va faire les gros bras pour faire de la reconduite, s’emporte la présidente du collectif des citoyens de Mayotte, Estelle Youssouffa, arrêtée et brutalisée avant l’arrivée de Macron.La reconduite à la frontière ça veut dire que les personnes sont entrées. »
Macron, lui, partira et oubliera. À Paris, tout va bien : Belattar fait la pluie et le beau temps dans le 9-3. Il interdit même à un ministre de s’y rendre.