Timothée Chalamet incarne pour Netflix le roi d’Angleterre Henry V, vainqueur de la bataille d’Azincourt en 1415. / © NETFLIX
Depuis qu’il a regardé « Le Roi » (« The King » en V.O.) sur la plateforme Netflix, Christophe Gilliot ne décolère pas. « Je suis outré« , résume le directeur du Centre Azincourt 1415 qui entretient dans ce petit village du Pas-de-Calais la mémoire de la célèbre bataille médiévale du 25 octobre 1415 qui vit les archers du roi d’Angleterre Henry V triompher de la fine fleur de la chevalerie française, pourtant en surnombre.
« On est écoeuré parce qu’en 2 heures, ce genre de films vient démolir tout le travail de médiation qu’on effectue ici depuis huit ans ou les travaux de recherche d’historiens comme Anne Curry ou Bertrand Schnerb », poursuit-il. « C’est vraiment inquiétant qu’on puisse réécrire à ce point l’histoire et on peut difficilement lutter contre ça. Le grand public préférera toujours un film à un bouquin d’histoire. Là, il y a des gens sous terre, des gens qui sont vraiment morts lors de cette bataille, c’est ça qui me dérange le plus« .
Alors certes « Le Roi » s’inspire d' »Henry V », une célèbre pièce de William Shakespeare écrite vers 1599, qui offrait déjà elle-même une lecture très partiale de la bataille et un portrait pour le moins idéalisé de son vainqueur.
La suite