Par François Marcilhac
Immigration : le serpent de mer des quotas
Macron, au lendemain de l’élection à la tête de LR d’un syndic de faillite, n’en finit pas de courtiser la droite parlementaire. Après un entretien portant notamment sur l’immigration, judicieusement accordé à Valeurs actuelles, dont le fonds de commerce est un discours droitier, tout en restant ultralibéral, et donc mondialiste, en économie, voilà qu’Édouard Philippe lance l’idée, officialisée ce mercredi, de quotas pour les migrants économiques. Le gouvernement veut ainsi « s’ajuster en temps réel aux besoins de nos entreprises », a plaidé ce mardi Muriel Pénicaud, la ministre du travail-qui-doit-rapporter-plus-que-le-chômage. Pourquoi ? Jettera-t-on ces migrants comme des mouchoirs usagés une fois que ces besoins « en temps réel » auront évolué ?
La droite, évidemment, péchant par un économisme qui est sa face peu reluisante, de féliciter aussitôt le Gouvernement qui, il est vrai, ne fait que reprendre une fausse bonne idée sarkozyste, le LR centriste Guillaume Peltier ajoutant, sur Europe 1, que la mesure prévue était « insuffisante ». « Il n’y a rien sur la réforme de l’Aide médicale d’État (AME) que nous souhaitons réserver aux seuls cas d’urgence », « rien sur l’expulsion des clandestins et les déboutés du droit d’asile », « rien sur la suppression de filière sur la mafia de passeurs » … Comme si tel était le souci du Gouvernement… N’oublions pas que les quotas ont un double péché originel : ils vident les pays souches de leurs forces tout en laissant supposer que certains Français ne voudraient plus occuper certains emplois, alors que, plus exactement, les Français ne veulent pas être traités, dans leur propre pays, aux conditions auxquelles le patronat traite les immigrés. Ce qui n’est pas la même chose. N’oublions pas que telle avait été la cause de la première vague d’immigration économique dans les années 1960, organisée par le Medef de l’époque – le CNPF –, avec le soutien de Pompidou, De Gaulle regnante… Les quotas justifient aussi, pour les emplois qualifiés, la paresse de l’Etat à retenir sa jeunesse… De plus, loin de régler les problèmes liés à l’invasion migratoire, les quotas sont, au contraire, un nouvel appel d’air pour le regroupement familial. D’autant que le Gouvernement n’a aucune intention de se montrer moins laxiste envers l’immigration clandestine.
Radicalisation du CFCM : Macron humilié et Castaner satisfait
Macron joue apparemment d’autant plus sur du velours, que la gauche, et l’extrême gauche, écologistes inclus, achevant leur dérive communautariste, s’empêtrent au même moment dans une dénonciation, manifs à l’appui, de la prétendue islamophobie – simple terme journalistique visant à tétaniser toute critique de l’islam –, en prenant prétexte des réactions maladroites à des provocations islamistes – la dernière en date étant cette mère voilée dont un élu RN aurait brisé la vie en lui demandant de retirer son foulard au conseil régional de Bourgogne, alors qu’elle tenait son gamin dans ses bras. De fait, le Gouvernement cultive son électorat le plus droitier, tout en pariant sur son aveuglement. Car il est « en même temps », lui aussi, empêtré dans une complicité objective avec les dérives communautaristes. Quelques jours seulement à peine après avoir martialement dénoncé, à la préfecture de police de Paris, l’hydre islamiste et prôné une société de vigilance en demandant à chacun de signaler les comportements suspects – ou comment l’État se défausse sur les citoyens de ses devoirs régaliens –, quitte à instaurer une société de délation, ne voilà-t-il pas, qu’après avoir reçu les responsables du Conseil français du culte musulman, pour leur demander de se montrer plus offensifs contre la radicalisation, ceux-ci l’humilient publiquement en se radicalisant ouvertement sur la question du voile : ils l’ont transformé en prescription religieuse, ce qu’ils n’avaient encore jamais osé faire. Il va de soi que, dans les « quartiers populaires », le message aura été entendu : le port du voile va s’étendre encore plus. Qu’importe à Macron, puisque ce n’est pas son « affaire » ? Qu’importe à Macron que le paysage français s’islamise chaque jour un peu plus ? Que lui importe surtout le sort des femmes, musulmanes ou non, vivant dans ces quartiers ? Leur consentement non plus n’est pas son affaire. Du reste, le ministère de l’Intérieur indique que Christophe Castaner « a pris connaissance avec intérêt » des propositions du CFCM… qui « vont dans le bon sens ».