Cette affiche ne plut pas à tout le monde dans le microcosme royaliste lorsque l’Union Royaliste Provençale l’édita – et la colla en grand nombre – autour de 1968… L’on craignait en haut lieu que monarchie populaire ne fût confondu avec démocratie populaire… Comme s’il y avait eu photo. L’on suggéra même monarchie démophile. Mais qui aurait collé cela !
L’affiche fut donc imprimée, collée, expliquée, finalement comprise… Et un demi-siècle plus tard, redécouverte. Ainsi va l’action politique et, même, l’Action Française.
L’Union Royaliste Provençale avait alors la chance que s’y trouvait réunie une jeune génération qui voulait tenter la gageure de mener à la fois une action militante de terrain assez intense et une réflexion sur la politique, sur notre royalisme qui ne fût pas la simple répétition de slogans et de mots d’ordre du passé. Elle entendait lui rester pleinement fidèle, elle n’avait aucune prétention de dépasser ou renouveler Maurras – chacun le ferait à sa guise – mais simplement de refaire l’analyse à partir des réalités du présent. À la maurrasienne comme dit Boutang. C’est ainsi qu’après deux rassemblements royalistes réussis, fut rédigé en 1971 le Manifeste de Montmajour. Il s’agissait d’expliquer. ce que nous faisions avait-il encore un sens sous Georges Pompidou ? Notre royalisme était-il toujours légitime dans la France des trente glorieuses ? Même si, en quelque sorte, Mai 68, sans le savoir, venait d’en sonner le glas à peine anticipé. Nous nous souvenions du conseil que Maurras donnait aux militants de son temps : « Donnez-leur des raisons ». Aux Français, bien-sûr, nos compatriotes.
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