Ne m’étant pas du tout intéressé à la sortie du film Les Misérables, j’ignorais à peu près tout tant du contenu du film que de la personnalité de son auteur et des conditions de sa réalisation. J’avais juste noté les spasmes d’admiration de la « gauche culturelle » et la communication infantile du président de la république sortant de la projection. Rien de nature à ébranler mon indifférence. Certes le tombereau d’injures déversées par le réalisateur sur Eric Zemmour et Zineb El Rhazoui m’est tombé sous les yeux, mais à ce moment-là dans la petite France des belles âmes, ce n’était à leur sujet que les habituelles surenchères et appels à la censure. Je ne peux non plus rien dire sur le film, ne l’ayant pas vu, mais ayant entendu beaucoup de mes amis en louer les qualités.
Un « héros » très discret
Et puis voilà que la routine des appels au boycott et des pétitions incendiaires contre Roman Polanski fut soudain troublée par le rappel d’un passé délinquant assez corsé du nouveau héros de la diversité. Avant de revenir sur le fond, on se permettra d’ironiser un peu sur la façon dont cela s’est passé. Un petit article publié dans Causeur et repris par Valeurs actuelles qui raconte une drôle d’histoire. Il y a une dizaine d’années Ladj Ly aurait participé à une équipée sauvage en mode « crime d’honneur pour fornication » au cours de laquelle un homme aurait été enlevé, séquestré, enfermé dans le coffre d’une voiture puis arrosé d’essence et n’aurait dû son salut qu’à la fuite. L’histoire semble simple, un homme marié aurait osé avoir une relation consentie avec la sœur majeure du chef du commando. Après avoir corrigé sa sœur, le charmant garçon aurait pensé indispensable de donner une leçon, disons cuisante, à l’auteur de cette humiliation. Le lecteur notera l’utilisation du conditionnel car cette présentation est le fruit de la consultation de la presse, et des quelques éléments dont on peut disposer aujourd’hui. Il est donc impossible de garantir la véracité de cette description dans tous ses détails. À la suite de cette équipée, les trois protagonistes ont fait l’objet d’une procédure judiciaire ayant abouti à des condamnations du tribunal correctionnel de Bobigny. Il est clair que cette histoire était de nature à bigrement écorner l’image du nouveau héros des « quartiers ».
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