David Colon est professeur agrégé d’histoire et chercheur permanent à Sciences Po, où il enseigne notamment l’histoire de la propagande, les techniques de persuasion et l’éthique de la communication. Son nouvel ouvrage intitulé Propagande et sous-titré La manipulation de masse dans le monde contemporain, présente les fondements et les techniques de communication de masse dans notre époque. Son étude permet également de mieux cerner les ravages de la désinformation, hier comme aujourd’hui.
Dès la première page, le décor est planté : « La propagande est fille de la démocratie. L’expérience totalitaire d’une propagande poussée à son paroxysme, en conférant à ce mot une connotation péjorative, a longtemps masqué cette réalité. C’est dans la démocratie athénienne et la République romaine qu’est apparue la première forme de propagande – en tant qu’effort organisé pour propager une croyance ou une doctrine particulière -, c’est la Révolution française qui a posé les jalons de la propagande politique moderne, et ce sont les démocraties en guerre entre 1914 et 1918 qui ont inventé la propagande de masse, reprise ensuite par les régimes autoritaires et totalitaires ».
Nous devons comprendre que « la fin de la guerre froide et la victoire apparente des démocraties libérales ont signé, en même temps que la fin des idéologies, la relégation dans l’opinion publique de la notion de propagande au rang de propriété spécifique aux régimes totalitaires ». En réalité, et à bien y réfléchir, la propagande démocratique a parfaitement réussi son entreprise, car nous sommes peu à savoir que « la propagande est fille de la démocratie ».
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