Par Gérard Leclerc
La grève contre le projet de réforme des retraites a tendance à écraser le reste de l’information intérieure. La discussion qui se déroule au Sénat sur la nouvelle loi de bioéthique ne fait, en conséquence, pas les gros titres et occupe une place très modeste dans nos journaux et les médias en général. Pourtant, elle est d’une importance extrême pour plusieurs raisons. Celle qui touche le plus directement l’opinion concerne l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux femmes seules ou aux couples de femmes. L’exclusion de la figure paternelle, dont l’enfant serait privé, constitue en soi un énorme scandale. Mais ce projet de loi comporte d’autres aspects aux conséquences gravissimes sur lesquels l’opinion n’est pas informée. Il est vrai que l’aspect technique des manipulations de l’embryon, avec son vocabulaire très particulier, ne facilite pas l’accès à cet aspect du dossier.
Soyons gré au Monde, dans son édition datée d’aujourd’hui, d’avoir donné la parole à quelques contestataires sérieux du projet même si leur texte risque d’être noyé dans la masse. Mais enfin des personnalités comme Dominique Bourg, philosophe bien connu pour sa compétence dans le domaine écologique et qui ne craint pas de traiter de l’écologie humaine, José Bové le paysan du Larzac et Jacques Testart le biologiste contestataire, père du premier bébé éprouvette, s’expriment avec gravité et forts de leurs compétences. Ils parlent de désastre en vue, avec la suppression par la loi d’interdits fondamentaux, comme celui qui s’oppose à la transgénèse, c’est-à-dire à la modification de l’organisme humain, ainsi qu’à la création de chimères. Les techniques utilisées par une firme comme Monsanto pour créer des semences génétiquement modifiées seraient-elles appliquées dans le domaine médical humain ?
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