Par Gérard Leclerc
Lorsqu’Emmanuel Macron, durant sa campagne de la présidentielle, déclarait vouloir rassembler autour de lui les progressistes de toutes tendances, avait-il pleine conscience du contenu idéologique du concept qu’il remettait ainsi dans le débat politique ?
Disqualifier l’adversaire
Il n’est sûrement pas l’inventeur du « progressisme », le mot ayant été utilisé dans les acceptions les plus diverses avec cet avantage, pour ceux qui se rangeaient sous sa bannière, de disqualifier des adversaires forcément rétrogrades et condamnés définitivement à se retrouver à la traîne de l’histoire. Pour sa part, Bernanos n’était guère impressionné par une telle disqualification, n’ayant crainte de désigner les progressistes de l’après-guerre comme « d’extrême arrière-garde ». Faut-il préciser qu’il s’agissait des chrétiens alors tentés par le communisme stalinien ? On dira que cela n’a rien à voir avec le progressisme contemporain, définitivement étranger à toute tentation totalitaire. Sans doute, encore que le culte du progrès en soi recèle souvent par principe la soumission à de nouvelles idolâtries idéologiques.
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