Par Olivier Perceval
Une bonne partie de la presse, dont Marianne, tombe à bras raccourcis sur Rachida Dati avec une mauvaise foi confondante, suite à son intervention sur une chaine d’information continue au cours de laquelle elle inscrit le drame d’Hanau comme une conséquence de la politique migratoire irresponsable d’Angéla Merkel.
Qu’il y ait une montée du racisme dans ce pays, en dehors du fait que ce soit naturellement condamnable, n’est pas étonnant, et que des déséquilibrés passent à l’acte, si on se réfère au nombre de déséquilibrés islamistes qui tuent, pas étonnant non plus. Pourtant, on ne peut s’arrêter à ce simple constat que l’extrême droite, voire, disons-le, le nazisme fait à nouveau émerger ses naseaux fumants de haine à l’Est du Rhin. C’est une spécialité de la gauche, aussi de ceux qui, de droite dite républicaine, ont définitivement opté pour l’indignation à sens unique, de ne jamais chercher les causes des drames de notre société d’aujourd’hui. Depuis le temps qu’ils guettent la responsabilité d’une extrême droite fantasmée dans la montée de l’antisémitisme, qu’ils cherchent à débusquer les propos racistes de petits blancs dans les bistrots pour asséner avec grands renforts médiatiques la renaissance de la bête immonde, voilà qu’un dingue leur offre sur un plateau (télé) une tragédie en 3D. C’était inespéré pour faire valoir à nos yeux ébahis, que le problème de notre société est aujourd’hui, après les populistes et, sous-entendu en lien avec eux, la montée du fascisme et même du nazisme.
Voilà de quoi alimenter l’ardeur de tous les « anti-fa » du monde.
Qu’en est-il en réalité ?
Nous pouvons penser, en effet, que la société s’est crispée, après les viols, agressions et autres faits divers émaillant l’actualité allemande du fait de l’augmentation spectaculaire du nombre d’immigrés.
Voilà une occasion inespérée de viser l’AFD, qui grappille à chaque élection des sièges aux autres partis, en particulier libéraux démocrates. Devenu depuis 2017 la principale force d’opposition au Bundestag avec 89 élus grâce à la générosité d’Angela Merkel d’accueillir plus d’un million de demandeurs d’asile en 2015 et 2016, Il fallait arrêter à tout prix cette ascension dangereuse.
Il ne faut pas s’attendre à ce que les vrais fautifs nous déclarent : « Oui, c’est vrai, nous avons commis une erreur. Nous avons été trop brutaux pour installer de cette façon la société multiculturelle que nous imposent les architectes du mondialisme ». Et Merkel pourrait ajouter : « j’ai voulu me montrer zélée, un peu trop sans doute ».
Alors, que « ça pète de partout », que des buveurs de bière à croix gammée sortent de leurs trous pour bastonner des noirs ou des arabes, que des dingues tirent au hasard sur le premier bar à chicha croisé en chemin, cela n’a rien de très étonnant et était prévisible. La nature humaine est ce qu’elle est, mais quand on veut changer radicalement la vie du petit peuple, lui imposer, en plus d’une insécurité croissante, une religion par trop envahissante sur fond d’attentats récurrents, il faut s’attendre que certains des couches les plus fragiles de nos populations, (le lumpenprolétariat), puissent effectivement passer à l’acte. Du reste, cela a été dit sur les ondes, les salafistes ont inscrit dans leur stratégie le déclenchement de guerres civiles dans les pays d’accueil. La tragédie de Hanau, sert leur cause dans cette perspective.
Alors, on peut se faire peur, et pour sauver les élections, attirer l’attention sur les groupuscules néo-nazis en les reliant systématiquement aux grands partis de la droite décomplexée (curieusement, les grands médias européens ne se sont pas émus à Kiev, du rôle déterminant des nazis de « Pravy Sektor » à Maïdan avec quarante morts russophones) . Mais avant de dénoncer la montée de l’extrême droite et d’agiter le spectre de l’hydre nazie, les apprentis sorciers du multiculturalisme devraient commencer par balayer devant leur porte.