Avenue des Champs Elysée, le 13 mars 2020 © Michel Euler/AP/SIPA Numéro de reportage : AP22438074_000002
Le coronavirus a fait au moins deux victimes que l’on n’attendait pas — même si leur état de santé inquiétait les gens conscients depuis lurette : l’Europe et la mondialisation.
Côté Europe, la réponse à la pandémie a été nulle, comme le soulignait Gianluca Di Feo, rédac-chef adjoint de la Reppublica : « Des masques, des gants en caoutchouc, des lunettes en plastique, voilà les premières choses que l’Italie a réclamées à l’Europe : le pays a demandé de l’aide pour construire la barrière la plus simple qui soit contre le coronavirus. Mais son appel est resté sans réponse. La France et l’Allemagne ont fermé leur frontière à ces produits, en interdisant ainsi l’exportation, et nous ont envoyé un signal inquiétant : aucun soutien concret, même pas minime, ne serait arrivé de Bruxelles ».
L’Europe, c’est le machin qui ronronne tant que tout va bien, et que les affaires sont les affaires, comme disait Mirbeau. Mais dès que des problèmes surgissent, curieusement, les égoïsmes nationaux se remettent en place. Ça alors ! L’idée de nation serait donc fonctionnelle quand ça va mal, et débilitante que tout va bien ?
Qui ne voit que seules les nations peuvent endiguer les crises ? Que seules les nations, dans leur diversité — et les Italiens, que tant d’imbéciles croient volages et indisciplinés, le sont bien moins que les Français — s’inventent des réponses adéquates ? Que les dangereuses illusions entretenues par des politiques qui regardent la ligne bleue des Vosges ont facilité la propagation d’un virus que l’on aurait pu contenir, si tant de crétins ambitieux n’avaient hurlé (à la mort, c’est le cas de le dire) que les élections municipales devaient suivre leur cours, ou que la crise migratoire n’en était pas une…
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