Par Gérard Leclerc
L’immense crise actuelle, nationale, européenne, mondiale, impose d’ores et déjà des révisions radicales qui sont notamment d’ordre politique. Celle qui concerne les frontières nationales s’impose au premier chef.
Le président de la République remarquait, dans son allocution de lundi soir, que l’épreuve que nous subissions ne nous laisserait pas intacts et qu’il nous faudrait en tirer toutes les leçons. Qui ne pourrait adhérer à une telle invitation, que l’on soit partisan ou adversaire du pouvoir actuel et de son principal détenteur ? Rien que sur le terrain politique, des mises au point s’imposent d’ores et déjà. Emmanuel Macron, au nom de l’Europe, s’est opposé, alors que la crise était déjà ouverte, à la fermeture de nos frontières nationales. Il était sur la même ligne qu’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, qui s’opposait à toute initiative nationale en deçà des frontières de Schengen. Elle était désavouée par son propre pays, l’Allemagne, qui décidait unilatéralement de se protéger.
Cette question des frontières et de l’espace national contredit une certaine idée de la mondialisation qui s’était imposée depuis les années 90. Ainsi que l’écrit, dans Le Figaro, ce pertinent spécialiste des affaires internationales qu’est Renaud Girard : c’est l’idéologie mondialiste qui se trouve en faillite, celle qui se fonde sur « les vertus d’une absolue division internationale du travail, n’obéissant qu’aux lois classiques du libéralisme économique. Il est inacceptable que nous dépendions aujourd’hui d’un pays aussi lointain et différent de nous que la Chine pour la fabrication de nos médicaments ».
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