Par Gérard Leclerc
Depuis quelques jours, nous assistons aux États-Unis et en Europe à une vaste entreprise iconoclaste. Il faut prendre le mot au sens purement étymologique. L’iconoclaste c’est simplement un briseur d’images. Si l’on consulte le Petit Littré, on est renvoyé à tout un contexte religieux ancien, notamment à cette secte qui sévit au VIIIe siècle pour faire la guerre aux saintes images. Voilà qui parle d’ailleurs directement à nos amis orthodoxes qui célèbrent, chaque année, le triomphe de l’orthodoxie, précisément sur l’iconoclasme, c’est-à-dire l’interdit jeté sur la vénération des icônes du Christ, de la Vierge et des saints. L’iconoclasme, sous une autre forme, réapparaît d’ailleurs au XVIe siècle, avec une tendance de la Réforme anti-catholique. Mais l’iconoclasme qui sévit en ce moment n’a de rapport avec ces précédents que par la mise en cause de certaines représentations que l’on pourrait définir comme inhérentes à un certain sacré profane. Car ce sont les icônes de la vie civile qui se trouvent souillées ou détruites en raison de ce qu’elles symbolisent dans la vie des nations.
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