La société des susceptibles
Le paradoxe a déjà été relevé : aujourd’hui, on peut dire presque tout, sans risquer les sanctions de l’ancien monde (persécution par l’État, prison, déportation). En revanche on le fait à nos risques et périls face à de nouveaux arbitres des élégances : les choqués, les heurtés, les blessés et autres offensés profonds. Ceux-ci chassent en meute les présumés coupables – la présomption d’innocence appartient elle aussi au vieux monde – sur les réseaux sociaux et dans les médias pour les frapper d’ostracisme, de disqualification, ou de mort sociale et professionnelle (Cf. Ligue du LOL). Parfois de mort tout court (c’est le cas de Charlie Hebdo, coupable d’”islamophobie”).
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