Par Philippe Germain
Notre descente aux abîmes de l’Islam moderne nous ayant amené à identifier, d’une part la guerre d’infiltration culturelle de l’Islam des banlieues et de l’autre la guerre armée de l’Islam radical, voici l’Action française exposée à l’accusation « d’amalgame ». Et comme esquiver les attaques n’est pas une habitude maurrassienne, alors montons au créneau sur cette accusation.
D’abord en partant de l’essentiel : Le monde du politiquement correct accuse « d’amalgame », tout ceux qui doutent que l’Islam des banlieues puisse évoluer vers un « Islam des Lumières » progressiste. L’objectif de cette instrumentalisation grossière (on le sait, plus c’est gros et plus cela marche !) est la culpabilisation detous les réfractaires à l’islamophilie. Et nous sommes nombreux !
Profitons de l’occasion pour une petite piqûre de rappel : L’amalgame, l’Action française connait bien, voir très bien puisque Maurras a été indûment accusé d’intelligence avec l’ennemi en 1945. Il s’agissait bien là d’une volonté d’amalgamerle maurrassisme au germanisme nazi. L’amalgame c’est – dit le dictionnaire Robert -ce procédé employé pour déconsidérer un adversaire, en le mêlant indûment à un groupe discrédité.
Ce procédé sournois – dont le maurrassisme continue d’ailleurs d’être la victime – l’Action française chercherait-elle à l’utiliser à son tour pour discréditer l’Islam des banlieues en le mêlant à l’Islam radical ?
Certes non ! Elle cherche même à éviter de pratiquer l’amalgame entre Islam et islamisme ou entre islam et terrorisme. Elle reste probablement la seule à se souvenir de l’engagement des harkis ayant choisi la France entre 1956 et 1962. Elle n’oublie pas non plus le traitement inhumain que la V° République leur a réservé. Ces Français de religion musulmane et leurs fils se sont généralement intégrés, voir assimilés (c’est le seul islam réellement « modéré »). Ce souvenir d’un « savoir vivre ensemble » qui aurait pu être dans le cadre d’une Algérie française, mais qui n’a pas été, l’aide à prendre soin de distinguer le Djihad culturel des uns du Djihad meurtrier des autres.
Est-ce à dire que les maurrassiens voient entre les deux une simple différence de degré ? Cela pourrait être le cas et certains islamologues – non des moindres -estiment qu’entre Islam et islamisme, il y a une différence de degré mais pas de nature. Pour notre part nous y voyons une différence de méthode pour un même objectif, celui de l’islamisation mondiale, cette conspiration à ciel ouvert, pour reprendre une expression de Maurras. Oui, notre clé de lecture privilégiée de l’Islam (religieux ET politique) n’est pas religieuse entre chiites et sunnites de tendance salafiste ou wahhabite. Elle n’est pas non plus moralo-idéologique entre Islam modéré (le bon) et Islam radical (le mauvais). Non, elle est méthodologique entre l’Islam pratiquant le Djihad culturel (civilisationnel) et celui déployant ses kamikazes terroristes sur des cibles symboliques.
Mais… car il y a un mais !
Mais nous ne pouvons ignorer une complémentarité objective entre les deux méthodes. Et oui, car à vrai dire, il n’y rien de bien nouveau sous le soleil du terrorisme islamique : Obliger les mous à vous rejoindre. Ici, obliger les musulmans dit « modérés », à choisir entre l’un des trois camps. Celui des renégats del’intégration à la République laïque ou celui des moudjahidines de la guerre meurtrière ou au moins celui des militants de la guerre culturelle.
Et il n’y a pas photo entre les options !
Il est loin le temps ou la figure emblématique des beurs était Zizou. Et oui, Zinédine Zidane, le fils d’Algériens né à Marseille assume sereinement son choix d’êtreFrançais. Zizou, le champion de l’intégration par le creuset républicain (en vérité l’argent du football !) fut rejeté au profit de Ben Laden ; et Oussama remplaça Zizou. Lourd symbole du choix des jeunes beurs. Le phénomène n’est d’ailleurs pas spécifiquement français et en 2002, Jean-Paul Ngoupandé (ex-premier ministre centrafricain) rappelait qu’après les attentats des tours américaines, Ben Laden avait été fêté comme un héros dans les quartiers populaires des métropoles africaines (Ah oui, sur 800 millions d’africains, la moitié sont musulmans…).
On comprend finalement que chaque attentat fait basculer un peu plus de beurs dans le camp de la révolte culturelle contre la France. Effet garanti !
Chaque nouvel attentat aimante les beurs vers ce que l’Action française appelle le « pole idéologique islamiste ». Nous allons développer ce concept élaboré par le sociologue royaliste Michel Michel.
Germain Philippe (à suivre)
Pour lire les précédentes rubriques de la série « L’Islam ennemi n° 1 bis », cliquer sur les liens.
2 Maison de la trêve et territoires perdus de la République
3 Impact sur la France de la révolution islamiste de 1979