Après « famille, je vous hais », « famille, je vous crains ». Bien que le président de la République ne nous ait annoncé qu’un mois de confinement, son entourage prépare déjà les esprits aux prolongations : les fêtes de Noël en famille dépendront du comportement des Français, met en garde Olivier Véran. Pas sages, pas de réveillon. M. Delfraissy, lui, a déjà tranché : cette année, c’est le père Fouettard qui descendra par la cheminée : « Les fêtes de fin d’année seront différentes, cette année : elles se feront en petit comité et probablement sous le couvre-feu » (France Inter). Comme pendant la guerre – on vous avait bien dit que c’en était une ! – et l’on poussera l’analogie jusque dans les cadeaux puisque, pour ne pas faire de jaloux, les supermarchés comme les petits commerces ne pourront plus vendre de jouets ni de biens « non essentiels ». Les bambins recevront donc des oranges et leurs mamans dessineront au crayon derrière la jambe la ligne du bas qu’elles n’auront pu acheter… mais non, bien sûr ! Les enfants seront toujours aussi gâtés, et nous autres, femmes, saurons bien où commander ces menus accessoires que nos gouvernants rigoristes – et dire que certains ont ri des Amish – jugent accessoires : chez l’Américain Amazon… ou le Chinois AliExpress. Oui, je sais, c’est un comble.
Anne Genetet, porte-parole LREM, donne elle aussi dans le registre martial. Pas de robes à paillettes et de boas en plumes, cette année, ambiance rangers et tenue camouflée : « N’envisageons pas un Noël avec des grandes fêtes de famille. Ce sera un Noël de combat » (CNews). On connaissait la paix de Noël, la trêve de Noël, mais pas ce triste oxymore dont même les poilus de 14 ont été pour certains épargnés. Comme le savent les morgues, durant les « fêtes-de-fin-d’année », ceux qui font le constat tragique de leur extrême solitude, en ce jour de fête, font le choix de se suicider. Est-ce une bonne idée d’en augmenter les cohortes ?
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