Par Germain Philippe
Au titre de la croissance sans limite, la société industrielle a lancé un processus d’immigration massif. Au titre du soutien à la consommation, la Technocratie a transformé cette immigration de travail-esclavage en une immigration de peuplement. Celle-ci, à partir de la révolution iranienne (1979) a généré une islamisation culturelle rampante constituant la menace principale pour la France.
Cette menace puissante, pressante, pesante, la République est impuissante à y faire face. Les esquives et dénis du pays légal ne trompent plus le pays réel. Dans ses profondeurs, il gronde. Il est de moins en moins dupe des mensonges et autres entourloupes de l’élite médiatique.
Ne tournons pas autour du pot, l’unique bonne réponse au djihad culturel mené par le pole idéologique islamiste, passe par une refondation de la laïcité républicaine. Cette solution exige de mettre un terme au Système politique actuel. Oui, l’histoire de France nous enseigne qu’une refondation de la laïcité n’est envisageable que dans un cadre monarchique.
C’est pourquoi l’Action française travaille au retour du Prince Chrétien. Mais qu’en pense l’intéressé ? Le plus simple est d’aller à la source, son ouvrage Un Prince français. Voyons ce que pense Monseigneur le comte de Paris, Jean IV de France sur l’immigration, l’Islamisation, la France chrétienne et enfin la laïcité.
Commençons par la problématique migratoire, source de l’Islamisation, en soulignant six axes de la pensée du Prince :
« La France est en effet un pays d’immigration, ce qui s’expliquait autrefois par une démographie déprimée et, pendant les Trente Glorieuses, par le dynamisme de notre industrie. De nombreux étrangers ont contribué activement à la croissance française, et je crois nécessaire de le souligner. Mais notre économie n’est plus aussi dynamique. La crise ne nous permet plus d’accueillir dignement tous ceux qui voudraient s’installer ici. Il faut avoir le courage de le leur dire. Je crois utile de renforcer notre politique de coopération avec leurs pays d’origine pour qu’ils ne soient plus contraints à I ‘exil et puissent contribuer au développement de leur propre pays. C’est notre intérêt comme c’est le leur. Pour les mêmes raisons et dans le même esprit, nous devrions aussi renforcer les contrôles aux frontières, qui ont été exagérément allégés depuis que nous avons rejoint I ‘espace Schengen : Nous ne pouvons pas abandonner à nos voisins européens la surveillance de nos frontières.
« J’ajoute que la France a longtemps conduit une politique d’assimilation des étrangers qu’elle laissait entrer sur son sol. Elle y a renoncé dans les années 1980. On ne fait plus aimer la France aux Français, ni à ceux qui veulent le devenir. On ne leur apprend plus que la France peut justifier certains sacrifices, en contrepartie de l’accueil qu’elle leur a réservé. Comment alors les intégrer à la Nation ? Ce renoncement est une erreur, qu’aucun gouvernement n’a vraiment tenté de corriger et qui pourrait encore s’aggraver avec la mise en place subreptice de mesures de discrimination positive. Il me paraîtrait aberrant que la France y ait recours au moment où les Etats-Unis constatent publiquement l’échec de telles mesures. La discrimination positive ne pourrait que favoriser le multiculturalisme, c’est-à-dire la coexistence sur notre sol de communautés sans liens les unes avec les autres, sans passé ni avenir communs. Ce serait périlleux pour la cohésion nationale…
« Nos gouvernements ont fait venir en France, sous la pression du patronat, de très nombreux étrangers, pour des raisons économiques, sans se soucier des conséquences sociales. Ces travailleurs y ont trouvé un intérêt matériel et se sont installés en France quand le regroupement familial a été autorisé. Mais, au lieu de les encourager à s’assimiler à la Nation, nous leur avons dit, dans les années 1980, que la France était un espace multiculturel, où chacun pouvait s’installer sans contrepartie. Les droits, mais pas les devoirs. Résultat : des communautés qui se côtoient sans participer à une histoire commune. Le cadre national devient flou.
« Il me semble, dit Jean IV, qu’il faut distinguer la question de la religion de celle de ses implications sociales. Il y a sur notre sol des confessions différentes : C’est un fait. La question se pose aujourd’hui du statut de l’islam. Le prince, garant de l’expression religieuse ? Oui ! Mais il ne peut pas tolérer les entreprises de déstabilisation sociale, que certains voudraient fonder sur de fallacieux arguments religieux.»
Certain nous diront : mais nous savions tout cela et cela ne sert à rien de le dire. Certes, mais pour nous maurrassiens, ce phasage avec les positions du prince nous semble important à rappeler. Il réconforte notre approche stratégique. Citons par exemple le renforcement de notre politique de coopération avec les pays d’origine prônée depuis plus de 30 ans par Pierre Debray ; le renforcement des contrôles aux frontières constamment défendu par les nationalistes intégraux face à l’oligarchie européiste ; la nécessaire politique d’assimilation abandonnée par les socialistes au profit du foireux creuset d’intégration républicaine. La dénonciation du multiculturalisme, toujours par Pierre Debray, contre les fanatiques du différentialisme. La responsabilité des gouvernements républicains dans l’immigration esclavagiste exposée par François Marcilhac et François Bel-Ker. Le courage d’oser poser la question du statut de l’Islam. Oui de grandes choses pourraient être faites avec le Prince chrétien !
Alors maintenant passons à la France chrétienne et à la laïcité.
Germain Philippe (à suivre)
Pour lire les précédentes rubriques de la série « L’Islam ennemi n° 1 bis », cliquer sur les liens.
- France, maison de la guerre
- Maison de la trêve et territoires perdus de la République
- Impact sur la France de la révolution islamiste de 1979
- Les beurs et la kalachnikov
- Le plan d’islamisation culturelle de la France
- Islam radical et barbarie terroriste
- Pas d’amalgame mais complémentarité
- Pôle idéologique islamiste
- Pôle idéologique des valeurs républicaines
- Face au djihad culturel : politique d’abord !