La mort de Valéry Giscard d’Estaing a été annoncée trop tard, hier en début de nuit, pour que la presse en fasse ses gros titres de ce matin.
C’est l’avantage des médias audiovisuels et du numérique de ne pas dépendre des rotatives et des messageries pour réagir « en temps réel » – ou presque – à l’événement. Est-ce d’ailleurs vraiment un avantage ? L’immédiateté de l’information peut tout aussi bien réduire la réflexion à peu de chose, faire obstacle à sa maturation et partant à sa qualité.
Voilà qui précisément nous introduit au monde que Giscard a voulu ou cru incarner.
Ceux qui ont déjà évoqué sa vie ont reconnu en lui l’homme qui aurait modernisé la France. Le terme est particulièrement flou, sans substance réelle et, tout compte fait, ne recouvre pas grand-chose, si ce n’est un certain type de relativisme, qui voit dans toute modernité en tant que telle un plus et un mieux. L’essentiel réside alors dans le mot lui-même et dans les apparences. Giscard sut les manier ou crut le savoir. Et cela lui réussit un certain temps. Un temps, en fait, assez court.
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