« Il faut que celui qui incarne cette politique confirme ou affirme sa légitimité par son entier dévouement à la patrie et par l’inflexible rigueur de ses choix. Nous sommes une nation de personnes libres et responsables que l’Etat doit gouverner et non régenter » Depuis deux ans, il est le prétendant au trône de France. Le prince Jean d’Orléans fait régulièrement la couverture des médias. Alors que la France est plongée dans l’incertitude et fait face à une pandémie de grande ampleur mêlée à une double crise identitaire et politico-économique, le descendant de Louis-Philippe Ier incarne tous les espoirs des monarchistes qui rêvent de renverser la république et de prendre une revanche sur cette Histoire qui a écarté ses derniers capétiens du pouvoir depuis presque deux siècles. Avec le 21 janvier qui se profile, date de commémoration de la mort tragique de Louis XVI, le comte de Paris profite de son désaccord avec la fondation Saint-Louis qui gère le patrimoine de sa famille pour aller la rencontre des français dans le Sud de la France.
« Si les Français le veulent, nous renouerons le pacte historique et nécessaire entre la Nation et la Famille royale. Ensemble, nous nous efforcerons d’assurer l’unité de la France, sa grandeur et sa prospérité, l’ordre intérieur, enfin la paix dans le monde». Lorsqu’il assume son rôle de chef de la Maison royale de France, le prince Jean d’Orléans est porteur de tous les espoirs pour les monarchistes qui « rêvent de chasser la gueuse » de son piédestal. Depuis 1870, la France est une république qui a subi de nombreux tumultes en deux siècles d’existences. En 1848, une révolution a renversé le dernier roi des Français, Louis-Philippe d’Orléans, obligé de partager en Angleterre le destin de son cousin Charles X qu’il avait chassé lui-même dix-huit auparavant. Les monarchistes n’ont pas disparu des livres d’histoire et loin de tout archaïsme caricatural, ils ont même contribué à faire l’histoire de France que ce soit au sein du parlement, dans la rue ou le maquis de la résistance. Jean d’Orléans, qui a la reconnaissance des têtes couronnées et de la majorité des royalistes français (divisés entre deux mouvances bien distinctes l’une de l’autre) entend désormais aller à la rencontre des français après avoir fait de nombreuses couvertures médiatiques et contribué à la réconciliation entre la France et l’Italie sous le regard d’une république peu reconnaissante et qui en a oublié ses promesses.
« J’avais prévu de me rendre dans plusieurs villes de France pour célébrer avec vous cette unité autour de Jeanne d’Arc. Les circonstances m’ont empêché de le faire, mais je vous assure de mes pensées particulières dans ce tournant que prend le destin de notre pays ». Jean d’Orléans tient à inscrire le passé dans le présent. La crise sanitaire qui prévaut dans le pays ne lui a pas permis de se déplacer comme il le souhaitait et entamer la reconquête de ce terroir qu’il défend. Résidant jusqu’ici au château de Dreux, un désaccord avec la fondation Saint-Louis, qui gère le patrimoine de sa famille, le comte de Paris et sa famille ont aménagé dans le Sud de La France. C’est d’ailleurs en Ariège, que cette année, le prince va commémorer le souvenir de Louis XVI, victime tragique en 1793 de la folie révolutionnaire. Aucune polémique, le prince Jean a mis les choses au point concernant Philippe Egalité, père de Louis-Philippe et un des votants de la mort de son cousin. Cela ne lui fera pas pour autant échapper à la guillotine lui-même. Le chef de la Maison royale de France assume le crime de son ancêtre mais rappelle que les fautes du duc d’Orléans ne sauraient lui être imputées aujourd’hui. Et de la révolution française, le prétendant au trône fait ce simple constat : « (Elle) devait lutter contre les inégalités : 200 ans après c’est pire » déclare Jean d’Orléans qui en profite pour condamner la montée des communautarismes quelqu’ils soient.
« La crise sanitaire que nous vivons révèle la profonde fragilité de notre pays dans une économie mondialisée. Nos secteurs stratégiques ne peuvent être laissés aux mains de stricts intérêts économiques. Il faut s’interroger sur la délocalisation de pans entiers de notre économie » affirme Jean d’Orléans qui s’inquiète des dérives liberticides du gouvernement actuel. « Je pense enfin aux chefs d’entreprises, entrepreneurs, artisans, commerçants, professions libérales, qui devront se battre (…) pour maintenir à flot ces entreprises qui font la fierté de notre pays « renchérit le prince qui est un aficionado des réseaux sociaux. Instagram, Facebook, Twitter, Jean d’Orléans démontre comme ses prédécesseurs avant lui que la monarchie a su s’adapter en tous siècles. Avec plusieurs rencontres avec l’ambassadeur de Russie tout au long de l’année dernière, des prises de positions sur les événements aux Etats-Unis au plus fort des manifestations du Black Lives Matter ou encore son soutien affiché aux Libanais durement touchés par une explosion qui a ravagé une partie de Beyrouth, le prince souhaite apposer son empreinte sur l’échiquier international. « Il faut que celui qui incarne cette politique confirme ou affirme sa légitimité par son entier dévouement à la patrie et par l’inflexible rigueur de ses choix. Nous sommes une nation de personnes libres et responsables que l’Etat doit gouverner et non régenter » prévient le prince à qui la rumeur populaire prête une volonté de se présenter aux français à un moment ou un autre.
« Couronner la république », un vieux rêve caressé par une partie des monarchistes mais rejeté par d’autres qui soutiennent un second prétendant plus conservateur, le prince Louis de Bourbon, et qui prônent au retour d’un modèle fantasmé d’Ancien régime. « Si retour de la monarchie, elle sera constitutionnelle » assure Jean d’Orléans sur les ondes d’Europe 1. Aux royalistes qui seront présents, anonymes ou curieux de passage dans la cathédrale de Saint-Maurice, à Mirepoix, le prince Jean va tenter de les rassurer. « Soyons unis et la France, comme toujours, se relèvera » affirme simplement le comte de Paris qui entend incarner plus que jamais ces principes capétiens qui lui sont chers.