Le lecteur du Figaro a nettoyé ses lunettes loupes avant de relire le chiffre indiquant la progression des homicides en France depuis 20 ans : +90 %. Il avait bien lu. Sous le terme « homicidité », le criminologue Alain Bauer regroupe ainsi les crimes habilement répartis par le ministère de l’Intérieur sous diverses appellations : féminicides, « règlements de comptes entre malfaiteurs », « homicides à l’occasion de vols », « coups et blessures volontaires suivis de mort », « homicides contre enfants de moins de 15 ans », etc.
En la matière, les gouvernements successifs semblent avoir dissimulé la réalité globale par la création de multiples catégories. Une technique de délayage qui laisse libre cours à la créativité du haut fonctionnaire. L’« abruticide » pour les conflits de voisinage qui tournent mal, le « couillonicide » qui sévit dans les rangs des sympathisants macroniens, et puis la ville de Fourmies, dans le Nord, en proie à l’insecticide… Il reste encore de nombreux sous-groupes cache-misère à inventer.
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