M. Borrell, pourtant affublé du titre pompeux de haut représentant de l’Union [européenne] pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, s’en est revenu tout penaud de Moscou.
Humilié même par les propos de son interlocuteur russe, M. Lavrov, ministre des Affaires étrangères, qui lui a fait savoir explicitement que la Russie ne pouvait avoir confiance dans une Union européenne dépourvue et d’une défense et d’une diplomatie communes à ses vingt-sept membres.
Cynisme ou naïveté, M. Borrell déclare y être allé ce 5 février « pour vérifier si la Russie était disposée à inverser la tendance négative de nos relations ». Y fût-il allé pour proposer un changement dans l’attitude hostile de l’U.E. à l’égard de la Russie, il eût sans doute obtenu une réponse plus satisfaisante. Voilà en effet des années, en fait depuis l’implosion de l’U.R.S.S., que le camp occidental, c’est-à-dire pour l’essentiel les Etats-Unis et son satellite européen, traitent la Russie par le mépris et les sanctions. L’hostilité est flagrante dès le début, les Occidentaux profitant de la situation créée par la disparition de l’U.R.S.S. pour mener à bien, via l’Otan, un début d’encerclement plaçant les Russes sur la défensive et les incitant ainsi à des actions préventives en Ukraine et en Crimée.
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