Par Charles Saint-Prot
J’étais peut-être l’un de ceux qui connaissaient Pierre-Guillaume de Roux depuis le plus longtemps. Il n’avait pas dix ans lorsque je le voyais rue de Bourgogne chez le cher Dominique de Roux, disparu à l’âge de 40 ans, qui avait bien voulu de collaborer à la petite revue « gaullo-maurrassienne » (disait le Monde et ce n’était pas un compliment de la part du journal vespéral) d’étudiants que nous avions fondée sous le nom de La Pensée nationale. Décidément on ne se fait pas de vieux os dans cette famille, mais il reste le souvenir dans le cœur des hommes qui est le vrai tombeau des gens d’exception. Dominique appelait son fils Babar ou l’éléphant, je n’ai jamais su pourquoi…
Pierre-Guillaume était monarchiste car, disait-il, « comment faire autrement sans déchoir lorsqu’on est le petit-fils du marquis de Roux, avocat de l’Action française ?». Et puis, il méprisait le régime républicain au plus haut point. Et il avait bien raison !
Il était aussi gaulliste mais un singulier gaulliste puisque cet aristocrate si fin et mesuré confiait qu’il était « gaulliste tendance OAS ». Ce qu’il aimait dans le gaullisme c’était le combat pour l‘indépendance et la souveraineté de la France, c’était une certaine idée de notre nation, une manière de dire non et de parler aux peuples du monde. Cela aussi nous rapprochait…
Pierre-Guillaume est mort à l’âge de 58 ans, en février 2021. Certes je ne partageais pas tous ses emballements et je dois dire que j’éprouvais une certaine gêne de le voir courtiser par des ouvriers de 25ème heure qui se soucient de la France comme d’une guigne et rêvent encore de la prétendue civilisation européenne. Mais il était mon ami et j’appréciais son courage tranquille et sa détermination à ne jamais hurler avec les loups. Adieu Pierre-Guillaume !