Ne tournons pas autour du pot, un mal ronge nos facultés : la complaisance à l’égard de l’islamisme au nom de la défense des musulmans. Osons nommer les choses !
Mal poser un débat peut ajouter au malheur du monde. Quand Nicolas Sarkozy avait préempté le débat sur l’identité nationale en l’organisant – comble de l’absurdité – dans les préfectures, il avait vitrifié pour des années toute possibilité de réfléchir à ce qui nous rassemble en tant que Français, par-delà les origines et les croyances. Aujourd’hui, la ministre de l’Enseignement supérieur, qu’on attendait en vain depuis des mois sur la paupérisation des universités, la misère sociale des étudiants et la détresse d’une génération confinée, croit jeter un pavé dans la mare quand elle ne fait qu’offrir à ceux qu’elle prétend combattre une occasion inespérée de se draper dans la vertu universitaire.
« Islamo-gauchisme ». Une notion sans valeur scientifique, comme l’assène le CNRS ? C’est confondre à dessein l’insulte brandie par les justiciers de réseaux sociaux (au même titre que « bobo parisien », d’un côté, « populiste », de l’autre) et un concept parfaitement défini et documenté, notamment par Pierre-André Taguieff, qui l’a popularisé. On n’a pas vu le CNRS s’inquiéter du flou existant autour de notions telles que « fragilité blanche », « racisme d’État », ou « male gaze » (puisque certains de ces concepts importés des sciences sociales américaines ne sont même pas encore traduits en français).
La suite