Cachez ces violences urbaines que je ne saurais voir », nouvelle devise de la mairie de Pierre Hurmic (EELV) ? Rodéo Bordeaux, le « Canard enchainé de la sécurité », dérange jusque dans les plus hautes sphères de la municipalité girondine, qui n’hésite pas à user de tous les ressorts possibles pour censurer le journal.
« Attention, ce journal est dangereux. Si vous décidez de l’enfourcher, ce sera à vos risques et périls. Car la route que nous avons choisie est semée d’embuches, de sujets tabous et de mots piégés ». Dès octobre 2020, dans un édito liminaire corrosif et prémonitoire, Rodéo Bordeaux : l’info en roue arrière, avait vu juste. Dans son premier numéro, le média bordelais avait présagé l’anathème du landerneau politico-médiatique à son égard, et l’ambiance méphistophélique qui entourerait ses premières parutions.
Quels sont les griefs que l’on peut imputer à Rodéo Bordeaux ? Une ligne éditoriale pétainiste ? Des appels à réhabiliter l’esclavage ? Des propos homophobes ? Que nenni. Aucune de ces récriminations n’est à mettre au crédit du média bordelais, fondé par trois « journalistes bordelais citoyens ». Rodéo Bordeaux n’arbore qu’un seul et unique credo : « dénoncer l’insécurité rampante au sein de l’agglomération bordelaise, qui pourrit la vie des riverains », selon Marc Petrov, co-fondateur du média. Et prendre ainsi le contre-pied de la doxa girondine. Le journal, imprimé à 8 000 exemplaires mensuels, est « purement bénévole. On l’a fondé avec nos propres moyens, et on n’a aucune arrière-pensée idéologique ».
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