PROTÉGER LES FRANÇAIS, LIBÉRER LES ÉNERGIES
« Le propre de la puissance est de protéger », rappelle Pascal en un de ses fragments. Il ne faisait que résumer la tradition capétienne, en ce qu’elle incarne de la manière la plus haute l’essence même du politique. Car, oui, l’essence du politique est bien de protéger les citoyens. D’abord contre les différents périls extérieurs (guerres, ingérences, influences occultes, migrations incontrôlées) — c’est ce que Maurras appelait « la politique du rempart ». Aussi nos rois se proclamaient-ils « empereurs en leur royaume », afin d’assurer l’indépendance de la nation contre les ambitions à la fois de l’empire et de la papauté. Or aujourd’hui, comment ne pas voir qu’avec la complicité de nos gouvernants successifs, l’Europe réunit en son sein les ambitions tant de l’empereur germanique (la Commission, le Parlement européen, voire Berlin directement) que d’une papauté judiciaire voulant imposer son idéologie droit-de-l’hommiste (la Cour européenne des droits de l’homme et la Cour de justice de l’Union européenne, bras armé du Conseil de l’Europe), si bien que la Ve République ne garantit plus la souveraineté de la nation. Plus exactement même, c’est elle, la prétendue monarchie républicaine, qui a commis cette double trahison suprême, finissant de liquider (Maastricht, Lisbonne) ce qu’il pouvait rester, même sous les précédentes républiques, d’héritage capétien, tout en encourageant une immigration de peuplement, désormais incontrôlée, qui est source de dislocation sociale et culturelle, voire de guerres intestines.
Car il est également de l’essence du politique de protéger les Français des menaces intérieures, lesquelles sont de multiples ordres : l’insécurité bien sûr (galopante aujourd’hui), puisque le premier devoir de l’État est d’assurer aux citoyens la sécurité au moins physique. Mais aussi les droits abusifs que s’arrogent des oligarchies de toute nature aux dépens tant de l’autorité régalienne que de la cohésion sociale. Comme le proclamait Louis-Philippe : « Défendre son pays et ses institutions contre les attaques des factions, est le premier devoir d’un roi ». Car ce qui est en jeu, ce sont le Bien commun et les droits inaliénables des Français et, d’abord, des plus faibles d’entre eux, puisqu’ils sont les moins à même de pouvoir se défendre. De ce point de vue, l’arrogance de l’oligarchie au pouvoir, qui considère une partie de nos concitoyens comme « n’étant rien », est à l’opposé du souci capétien : de Philippe Auguste qui, avant de mourir, conseillait à son fils, le futur Louis VIII, de « faire bonne justice au peuple et surtout de protéger les pauvres et les petits contre l’insolence des orgueilleux », jusqu’à Philippe VII assurant : « […La monarchie] n’oubliera jamais que son premier devoir est de protéger les faibles contre toute les oppressions ». Sans oublier, bien sûr, saint Louis. Or aujourd’hui, nous assistons au dépeçage continu notamment du patrimoine économique national, le seul que possèdent les Français les plus démunis, Macron étant toujours à la manœuvre. Ainsi, et la liste n’est pas exhaustive, après Alstom et Latécoère, le calamiteux projet Hercule visant à détruire EDF au profit d’intérêt particuliers, le plus souvent étrangers. Là aussi, la République finit de dissoudre l’héritage capétien. C’est Philippe VII qui rappelait encore que « la vraie liberté […] est surtout la protection des faibles ».
Mais la République détruit également l’héritage capétien en conciliant le libéralisme le plus délétère et la bureaucratie la plus liberticide, le tout en violant chaque jour davantage nos libertés les plus fondamentales sacrifiées sur le double autel de la lutte contre le terrorisme et de celle contre la pandémie, tout en faisant peser une chape de plomb idéologique sur notre liberté d’expression, en vue de domestiquer nos consciences… Or, s’il faut protéger les Français, c’est aussi pour libérer les énergies. C’est Louis-Philippe qui rappelait encore : « Le trône doit être le protecteur des libertés de tous, et c’est dans cette protection qu’il trouve sa solidité. » Rendez-vous au mois prochain.
François Marcilhac