La chronique de Stéphane Blanchonnet
L’Action française recrute d’abord par sa capacité à donner une réponse claire et complète au problème du redressement de l’autorité de l’État, souhaité par tout patriote. C’est dans le recours à la légitimité historique la plus longue, – celle de la monarchie capétienne -, que l’on peut puiser l’énergie, le prestige, l’indépendance, la hauteur de vue pour fonder durablement le politique. Mais elle a un autre atout qui est la liberté de penser qui y règne. Cette liberté, les militants de mon âge l’ont bien connue à la fin des années 80 et au cours des années 90, avec le foisonnement des revues (Le Feu Follet, Insurrection, Réaction, Immédiatement et, un peu plus tard, Les Épées) dans lesquels les maitres de l’AF, – Boutang y compris -, étaient invoqués aux côtés d’auteurs aussi différents (et en apparence éloignés de nous) que Nietzsche, Hegel, Marx, Proudhon, Orwell, Hayek et beaucoup d’autres. Était-ce l’héritage des origines de l’AF, dont il faut rappeler qu’elle n’avait rien en 1900 d’un cercle de réactionnaires mais ressemblait plutôt à une de ces avant-gardes si caractéristiques de la Belle Époque ? Sans doute. Et l’intérêt particulier porté par les militants de la « Génération Maurras » à la période de l’Âge d’or du maurrassisme (avant 1914), selon la formule de Paugham, permet de vérifier cette hypothèse. En tout cas, cette liberté dans le choix des références, cette capacité à aller puiser dans tous les courants intéressants du moment, pour les intégrer à notre synthèse nationale et royale n’a jamais cessé. Aujourd’hui une nouvelle génération se signale par son audace dans les domaines de l’écologie intégrale ou du combat contre le nouveau progressisme qui menace de détruire tout vestige de civilisation. En témoignent les publications des Éditions de Flore, les articles du Bien Commun, l’extraordinaire développement des Camps Maxime Réal del Sarte ces dernières années ou l’abondante offre de formation proposée en ligne aux militants par leurs pairs. Puisse l’AF rester toujours fidèle à cette liberté d’esprit et à cette audace qui la rattache au meilleur de l’esprit français !