1960-1975. Les années du grand tournant, le vrai « Grand Remplacement », selon Patrick Buisson, celui d’Homo sacer par Homo consumens. En un peu plus d’une décennie, tous les artisans de la déconstruction – progressistes de tout poil, curés défroqués, féministes post-marxistes adeptes de la « French Theory », etc. – se sont consciencieusement évertués, pierre après pierre, à desceller, démanteler, désosser le lourd et majestueux édifice des mœurs, des croyances, des coutumes patiemment élevé par nos aïeux depuis les premières lueurs de la civilisation. Quinze années décisives, « quinze piteuses », qui éclairent rétrospectivement notre actuelle chienlit hypermoderne.
Nous devons savoir infiniment gré à Patrick Buisson, chaussé de ses lunettes d’historien et de sociologue, d’avoir pris le temps de disséquer et dépecer cette ère si courte mais ô combien ! dense et dévastatrice au cours de laquelle la modernité, traduction philosophique du capitalisme devenu consumériste, a opéré non pas une transmutation nietzschéenne des valeurs mais bien leur inversion, sinon leur permutation. Pour Buisson, il ne fait aucun doute que nous sommes entrés dans une ère de décadence dès l’instant que tout a concouru à la destruction méthodique de toute culture populaire.
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