Par Eric Letty
Mea culpa. Regrettablement imperméable aux valeurs de la République, je suis, si j’en crois le gouvernement, un mauvais Français. À ma décharge, il faut dire que ces fameuses valeurs sont très relatives. Elles paraissent se réduire aujourd’hui à un laïcisme sectaire, mâtiné de féminisme, d’elgébétisme et d’une idéologie importée des États-Unis, qualifiée d’indigéniste, paradoxalement puisqu’elle promeut lesdroits des allogènes contre les indigènes. En résulte un phénomène d’auto-culpabilisation collective, qui bat sa coulpe sur la poitrine de nos aïeux et cible le mal blanc hétérosexuel de plus de cinquante ans. L’avouerai-je ? Un fond têtu de traditionalisme me dissuade de jeter des pierres aux ancêtres et de me repentir d’être né, toutes les créatures du bon Dieu étant un don du Ciel, visages pâles compris. Chesterton s’émerveillait ainsi de ce que « tout homme qui passe dans la rue est passé à côté du néant ».C’est encore plus vrai depuis que la République a érigé l’avortement en nouveau droit fondamental.Au contraire, d’anciennes valeurs de Marianne ne suscitent plus le même engouement que jadis. Au premier rang, l’unité et l’indivisibilité républicaines sont bonnes à être remisées à la cave ou au grenier, comme des vieilleries dont la mode a passé. On parle aujourd’hui d’une « archipélisation »de la société française, et ce néologisme qui suggère un émiettement d’îlots dans la mer, pourrait désigner sous peu une atomisation d’ilotes dans l’amer. Charles Maurras disait naguère que l’indépendance de la patrie est la première de toutes les libertés et l’histoire du XXe siècle a tragiquement confirmé cette maxime. La nation française est une communauté protectrice dont l’implosion, au-delà des désordres et des violences qui l’accompagneraient, laisserait une grande partie de nos compatriotes face au nouvel esclavage que préparent les mondialistes ; et la disparition de la France et de sa civilisation constituerait un appauvrissement considérable pour toute l’humanité (bien que l’actuel chef de l’État nie l’existence d’une culture française).Cette éventualité n’est pas chimérique.
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