Par Philippe Kaminski
Ce dialogue de sourds, ou plutôt cet échange de noms d’oiseaux, entre alarmistes et rassuristes ne trouve pas davantage de sérénité quand on aborde le terrain économique où, pourtant, le fait de manier des grandeurs objectives et chiffrées devrait permettre, sinon de trouver des points d’accord, du moins de parler un langage commun. Peine perdue ; les uns et les autres continuent de graviter sur des orbites différentes. Pour les premiers, l’immigration coûte, elle est même ruineuse ; pour les seconds, elle rapporte, elle constitue même une chance. Mais bien sûr, ce n’est pas la même…
Lorsque les États Unis ramenèrent chez eux Von Braun et un paquet d’ingénieurs de l’armement nazi, avec promesse d’amnistie et de promotion sociale contre engagement à travailler dans leurs labos, on peut dire qu’ils ont mis la main sur des immigrants qui rapportent gros. Good deal.
À l’inverse, quand des déboutés du droit d’asile devenus résidents clandestins s’avèrent en plus être des proxénètes ou des fraudeurs aux prestations sociales, le pays essuie une perte sèche que rien ne vient compenser. Il ne faut pas stigmatiser, diront certains, il ne s’agit que de cas exceptionnels qui sont noyés dans une masse de gens sérieux qui travaillent et apportent leur concours à la richesse commune. Vrai et faux ! Vrai à un instant donné, si toutefois la police et la justice fonctionnaient convenablement. Faux sur les évolutions, celles que nous constatons et celles que nous subissons.
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