L’heure est grave, les mines sont contrites (enfin on suppose qu’elles le sont derrière l’imparable masque FFP2). Mélenchon a choisi de réagir vite et bien, il a réuni ses lieutenants et a organisé une conférence de presse sur le pouce, en quelques heures : un empressement tout à fait inédit qu’on doit sans doute à la polémique du jour concernant ses propos jugés « complotistes », mais surtout très cons. C’est ce qu’on appelle, en politique, « allumer un contre-feu » : il est vrai que le timing est presque parfait, alors qu’il vient de se faire diaboliser par toute une partie de l’opinion pour des élucubrations tenues ce week-end. L’occasion était trop belle, on lui a servie sur un plateau. Voilà donc le petit homme affectant une mine pénible, presque endeuillée, accablée par la terrible violence des terroristes d’extrême-droite : « J’ai choisi ce moyen de m’adresser à vous parce que je n’en ai aucun autre », chevrote l’édile goitreux de La France insoumise, bien droit dans son petit costard, avec sur le visage l’expression la plus veule et la plus affectée de ce qu’il faudrait appeler « la République offensée ».
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