Par Olivier Perceval (colloque du 8 mai)
Ah, la peur généralisée, depuis la merveilleuse expérience de la terreur en 1793, on n’a jamais cessé d’affiner le concept avec, il faut le reconnaître, moins d’effusion de sang aujourd’hui et plus de fantasmes
Mais la peur, reste un excellent outil de conditionnement que savent utiliser intelligemment les libéraux qui ont mis en place, là aussi comme une liberté nouvelle, le concept d’individualisme.
Belle trouvaille que cette notion d’individualisme qui affranchit l’Homme de toute tutelle et lui permet de décider seul de ses choix. Mais malheur à l’homme seul, car sa solitude le rend fragile devant les prédateurs. Il ne s’agit pas de nier ici l’existence de la personne individuelle, mais seulement de rappeler que l’Homme est un animal social, ce qui lui donne l’avantage de pouvoir construire une société, laquelle est naturellement fondée sur la solidarité, et qu’elle suppose une organisation structurée. Du reste il est significatif de constater que cette revendication individualiste induit paradoxalement des comportements formatés, grégaires, uniformes, délateurs et accusateurs envers ceux qui s’exposent en nageant à contre-courant. Cet individualisme se transforme alors en une marée conformiste, et la peur aidant, agressivement intolérante à toute sorte de manquement aux règles édictées par les « sachants » élus sans doute par « la main invisible »
Ce ne sont plus, aujourd’hui, « les amoureux qui se bécotent sur les bancs publics », qui provoquent « le regard oblique des passants honnêtes », mais ceux qui se promènent dans la rue sans masque.
La peur vous dis-je !
Cela me rappelle un roman de Bradbury où la population est contaminée par une plante extraterrestre qui annihile la pensée et contrôle l’humanité : pour passer inaperçu dans la foule, et ne pas être lynché, il faut afficher un visage inexpressif, un masque en somme. La peur est un excellent stimulant pour l’obéissance aveugle à une autorité non incarnée, ce qui donne le sentiment trompeur d’être autonome.
Le meilleur des mondes du visionnaire Aldous Huxley ne nous dit pas autre chose : Dans ce monde, nous sommes sur le chemin du rêve transhumaniste et le Soma, une drogue bienfaisante, accompagnée par une libération sexuelle médicalement et digitalement assistée, permet d’être éternellement heureux. Ce roman décrit aussi une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, les évasions et les rêves proscrits. Bref, une dictature parfaite, comme aimeraient nous l’offrir ceux qui dirigent et pensent le monde pour nous. Les peuples encombrants et remuants, les gaulois réfractaires, doivent être anesthésiés et obéissants.
Ainsi pourra-t-on contrôler la démographie, brasser les populations arrachées à leurs cultures (cancel culture et décolonialisme) et gérer la production et la consommation pour une société parfaite et harmonieuse.
C’est du reste ici que se rencontrent le courant libéral et le courant libertaire. La galaxie bobo, urbano-écologiste, anti-spéciste, LGBTXY, pacifiste en principe, mais prête à cautionner les pires violences quand c’est un Français mâle, blanc, hétérosexuel qui est la cible. Cette galaxie voit tout l’intérêt de participer à une société post-moderne contrôlée par le capitalisme mondial anonyme.
Philippe de Villiers, dans son dernier ouvrage nous révèle, ce que certes nous savions déjà, mais ici avec des arguments étayés que : « Big pharma, Big data, Big finance, la fondation Bill Gates, le Forum de Davos, composent une sorte de directoire d’influence mondiale supérieur aux puissances publiques. » Il nous apprend aussi que, si aucune preuve n’indique que le virus du COVID 19 a été volontairement diffusé à partir du labo de Huan, il apparait pour l’élite globalisée comme une aubaine. C’est ce que dit notamment Klaus Schwab, le fondateur et président du forum économique mondial de Davos ; C’est écrit dans son manifeste : Covid 19, la grande réinitialisation, ou « Great Reset »
Évidemment, (peut-être même ici), va-t-on crier au complotisme, pourtant, lorsque Philippe de Villiers annonce cela sur les plateaux télé, personne ne moufte ; Il n’y a pas de scandale et bien sûr il n’y a pas eu d’assignation au tribunal, pour la bonne raison que le projet est affiché au grand jour par cette élite et porté plus particulièrement par le très sérieux et très influent Klaus Schwab.
Ainsi donc, il y a bien un complot, mais un complot si j’ose dire à ciel ouvert, brandi sans complexes par les comploteurs eux-mêmes, avec le soutien des chefs d’état occidentaux pour lesquels la doctrine libérale est incontournable.
Quoi faire ?
La Révolution, résume Maurras, « nous a fait passer de l’autorité des Princes de notre sang » sous celle « des marchands d’or »
Alors, on peut se demander où cela va finir ? Et quelles parades on peut opposer à cet abandon une à une de toutes les protections du peuple, ce peuple que chez nous on appelle le pays réel.
On voit bien que Macron avec ses « pieds nickelés et poings liés », lui-même issu de la banque est complètement acquis à l’idéologie libéro mondialiste. Quant à Marine Le Pen, dont on ne peut contester le patriotisme, elle semble aussi fragile qu’un roseau face au vent moderniste, jusqu’à s’accommoder avec plus ou moins bonne grâce de l’autorité de Bruxelles qui devient fréquentable. Elle rêve d’être de son temps et porte comme un fardeau tout ce qui peut rappeler la vieille France. Et si elle accepte une certaine forme de nationalisme, c’est bien sûr le nationalisme jacobin auquel elle pense. On ne lui signera certainement pas un chèque en blanc.
Nous devons donc œuvrer pour la restauration de l’État, et pas n’importe quel état, mais l’État royal qui dispose de l’indépendance face aux lobbies et autres groupes de pression y compris les plus puissants sur le plan international, à la manière des capétiens. A ce sujet, pour ceux qui pensent que l’État ne pèse guère face aux superpuissances oligarchiques, qu’ils sachent, qu’un état fort dispose du droit à l’exercice de la violence légitime. Un de mes fils me racontait l’autre jour, un passage d’une saga, qui semble être assez prisé par la jeunesse d’aujourd’hui, en français « jeu de trônes », où un riche marchand, chargé en outre de la gestion des finances du royaume, expliquait à la jeune reine de ce pays, que sans lui elle n’était rien, et que c’était lui qui possédait tout pouvoir de décision. Après qu’il eut fini sa démonstration, la reine appela ses gardes et leur ordonna : « mettez cet homme à mort » et le riche bourgeois d’implorer aussitôt à genoux la clémence de la reine » On retrouve dans ce récit l’esprit capétien qui s’est toujours exercé avec ceux qui prétendaient dominer l’État. Le roi dispose de l’indépendance garantie par la violence légitime, mais aussi de la durée et de la légitimité historique.
Le roi capétien est empereur en son royaume.
La dimension sociale reste au cœur du rôle protecteur du chef de l’État, il faut donc, comme le fit Colbert en son temps, redonner du sens au monde du travail en révélant son potentiel dynamique et créatif en le préservant et le protégeant. Et l’État, dans ce domaine ne doit pas développer une bureaucratie couteuse et pléthorique, mais faciliter la réorganisation du travail par les travailleurs eux-mêmes, par métiers et filières.
Un mouvement comme le nôtre, composé sociologiquement d’un nombre important de corps de métiers devrait pouvoir intégrer les organisations syndicales et mutualistes sans se laisser embarquer, voire même corrompre par des considérations idéologiques. De même, le monde des PME doit être investi, et beaucoup d’entre nous sont déjà parties prenantes.
Chers amis, il nous appartient d’observer attentivement aujourd’hui les bouleversement politiques, économiques et sociaux qui rendent la République de plus en plus fragile, et ça ne sera pas de notre fait, la rendant incapable de protéger la France qui la subit du reste depuis deux cents ans comme la tunique de Nessus. La tentative imminente qui s’annonce de dissoudre la France et les autres nations, dans un amalgame, sans caractère, sans histoire, sans originalité, sans culte ni culture, sous surveillance d’un ordre capitaliste mondial échouera, tant qu’il restera dans ce pays quelques vrais Français. Il nous appartient à nous, l’Action française de les fédérer, pour renverser cette société idéale rêvée par les grands libéraux qui œuvrent depuis les lumières, et qui n’est en réalité que la société du veau d’or.
Le combat sera dur et épuisant, mais nous arrivons à l’âge des héros, et je laisse la conclusion à Pierre Boutang :« L’âge des héros rebâtira un pouvoir ; il n’est pas de grand siècle du passé qui ne se soit donné cette tâche : même aux âges simplement humains, où les familles, lassées de grandeur, confiaient à quelque César leur destin, à charge de maintenir le droit commun, le pouvoir reconstruit gardait quelque saveur du monde précédent. Notre société n’a que des banques pour cathédrales ; elle n’a rien à transmettre qui justifie un nouvel « appel aux conservateurs » ; il n’y a, d’elle proprement dite, rien à conserver. Aussi sommes-nous libres de rêver que le premier rebelle, et serviteur de la légitimité révolutionnaire, sera le Prince chrétien. »