La lumière contre « les lumières » (ndlr)
Par Guillaume de Salvandy
Dans l’interrogatoire que conduit Pilate face au Christ surgit cette question : “Qu’est-ce que la vérité ?”. C’est une véritable surprise qu’elle soit adressée à celui qui a dit “Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie.”. Notre monde moderne se pose la même question que le préfet romain, et l’épidémie de Covid-19 en est un beau révélateur.
Le Christ dans son enseignement nous livre ce que certains philosophes grecs avaient déjà compris : il existe une vérité, et donc un bien et un mal. Saint Thomas d’Aquin a poursuivi cette pensée jusqu’à nous offrir une définition de la vérité, qui comme toute bonne définition reste d’actualité : « veritas est adæquatio intellectus et rei« , la vérité est l’adéquation de la pensée et des choses.
Malheureusement pour nous et nos esprits, les “lumières” du libéralisme se sont diffusées dans nos sociétés européennes, les réalités qui étaient jusqu’alors perçues comme bonnes sont devenues dans la bouche des philosophes que des instruments du maintien de l’ignorance et du despotisme (voire de la tyrannie). Pour cette pensée libérale, si bien et mal il doit y avoir, ils ne peuvent être déterminés comme tels que par l’individu qui est la variable d’ajustement moral, et donc in fine par la volonté générale : le vote. La vérité devient donc une affaire de majorité, qui est soumise aux aléas des avis.
En effet, on peut se permettre toutes les destructions des structures sociales puisqu’elles ne sont pas intrinsèquement bonnes, ou dictées par une volonté supérieure qui donnerait le “la” de la vérité. Et si la volonté générale, le vote, décide que les choses doivent changer, comment aller contre ?
Si deux hommes ou femmes décident de s’unir et de nommer cette union “mariage”, comment nier le bénéfice de cette chose si elle est permise par la volonté générale ?
Si un homme déclare se sentir femme, ou inversement, qui pourrait nier cela puisque l’individu le proclame ?
Cela nous est impossible dans une société libérale, donc individualiste.
Mais comme souvent, le libéralisme a tendance à dévorer ses propres enfants, on peut s’en apercevoir dans la triste crise qui touche notre pays. Le libéralisme, en s’asseyant sur la religion chrétienne, révélation d’ordre superstitieux pour nos philosophes du XVIIIe, a trouvé sa vérité dans la science et son dérivé, le scientisme.
La science était jadis incontestable, mais aujourd’hui n’importe qui peut se permettre, du haut de sa vaccination contre le tétanos et les oreillons, d’en remontrer aux scientifiques du monde entier.
La profession de journaliste était jadis respectée et leur parole considérée comme quasi inviolable, regardez ce qu’il en est aujourd’hui.
Il faut tout de même dire que ces deux disciplines ont été entachées d’un sérieux discrédit dû aux compromissions de certains éminents représentants.
Le libéral proclame qu’il n’y a de vérité que dans l’individu, il est clair que l’affaire est bien plus complexe que cela. L’Action Française a dans ses missions de montrer la vérité du régime républicain à nos compatriotes.
« Que l’État ait, comme les individus, des devoirs envers la vérité et des droits contre les erreurs, c’est ce que le catholicisme affirme, ce que le libéralisme nie. »
Marquis de Roux, 1927.