Cela fait un petit moment que le manque de diversité dans les orchestres classiques est régulièrement pointé du doigt par les militants de ladite diversité à marche forcée. La décision d’un célèbre orchestre anglais, révélée par le Daily Mail et citée par le magazine Diapason, de ne pas renouveler les contrats de quatorze de ses membres pour faire place à la diversité est venue rappeler la puissance de ce mouvement proprement révolutionnaire. Et inquiétant.
Diapason précise que « le Syndicat des musiciens (Musicians’ Union) s’est dit “consterné” par cette lettre ». Pour le syndicat, « cela équivaut à ce que près de la moitié de l’orchestre perde son poste ! Bon nombre des membres à qui il a été dit qu’ils ne seraient pas engagés en 2022 se produisent avec l’ETO [English Touring Opera, NDLR] depuis vingt ans ou plus ! » Révolutionnaire : faire table rase, créer absolument du nouveau. L’Histoire nous a pourtant assez appris à quoi menait ce type de lubies.
Mais ce qui devrait nous inquiéter encore, c’est qu’il se trouve des journalistes, des responsables de rédaction – Candice Mahout, chef du service culturel de BFM TV, pour ne pas la nommer – qui sont capables de venir défendre cette décision et justifier l’idéologie qui la porte. Elle reconnaît, certes, la violence et l’injustice de la chose pour ces quatorze pauvres musiciens sommés de déguerpir en tant que mâles blancs de 40-50 ans. Mais, comme dans les grandes heures de toutes les Terreurs du passé, la fin – hier la victoire du prolétariat, aujourd’hui, la promotion sans conditions de la diversité – justifie les moyens. On ne fait pas d’omelette, etc. « C’est extrêmement violent, a-t-elle dit, mais malheureusement, il va falloir passer par ce genre de revers de balancier pour que les choses avancent aussi ». « Les choses », c’est LA cause : la diversité.
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