Le tribunal constitutionnel polonais ayant déclaré que les traités européens contreviennent à la constitution polonaise, voilà que la Commission s’exclame que l’Union européenne est en danger et rappelle, rageuse, que n’importe quelle constitution de n’importe quel état membre n’est rien au regard des traités européens. Mieux, que n’importe quelle décision judiciaire n’a aucune valeur par rapport aux décisions judiciaires des organes de l’Union.
Alors que l’Union européenne fait sans cesse la preuve de son incapacité à défendre les intérêts de l’Europe, et encore moins ceux de ses États membres, l’exemple polonais est brandi pour affirmer aux peuples qu’ils ne sont rien par rapport à la volonté fédéraliste des technocrates apatrides de la Commission. Pour eux, aucune histoire, aucune culture, aucune loi ne peuvent être opposées à la volonté de l’Union. Ils l’affirment en oubliant même de respecter les convenances, c’est-à-dire d’invoquer le fantoche parlement européen.
En France, les juristes des cours suprêmes expliquent que le droit européen ne prévaut sur la souveraineté législative nationale que parce notre Constitution – et leurs interprétations – le permet. Fausse élégance ! Dans les faits, les lois qui nous gouvernent, et surtout nous diminuent et nous fragilisent, ne sont plus faites à Paris mais à Bruxelles, qui impose son libéralisme économique et ses fantasmes libertaires. Et les Français, fonctionnaires, députés et présidents, ont contribué activement à installer la suprématie européenne et à affaiblir la France.
Nous n’avons aucune leçon de droit à donner aux Polonais – comme cette pauvre Nathalie Loiseau s’y est employée –, nous n’avons pas à brandir « l’état de droit », nous n’avons pas à nous soumettre aux coups de menton d’Ursula, nous n’avons pas à participer à la curée contre les nations.
L’Action française demande que la France soutienne la Pologne dans ses analyses constitutionnelles, et qu’elle affirme sa souveraineté et son indépendance.