Vous êtes professeur et avez publié plusieurs livres (La Fabrique du crétin, C’est le français qu’on assassine…). Un hommage à Samuel Paty a eu lieu dans toutes les écoles de la République. Ce jour-là, 98 faits inquiétants ont été recensés. C’est comme si nous les comptions comme le nombre de voitures brûlées la nuit du Nouvel An. Cela va-t-il devenir un rituel ?
J’ai peur que ce soit, en effet, comme les voitures brûlées, le jour de l’An, et qu’on minimise le phénomène de façon à ce qu’il n’y ait pas d’incitation à copier.
Une centaine d’occurrences sur tout le territoire, ce n’est en effet peut-être pas grand-chose. Une centaine de voitures brûlées le jour de l’An, ce pourrait n’être pas grand-chose, sauf pour ceux dont on a brûlé la voiture. De même, une centaine d’incidents, ce n’est pas grand-chose sauf pour les enseignants des établissements où ils se sont passés et qui savent, désormais, qu’ils ont pour élèves de futurs jihadistes. C’est bien de cela qu’il s’agit. Ce n’est pas qu’une question de mode. Ces gosses savent très bien ce qu’ils font lorsqu’ils contestent un hommage, que ce soit à Charlie ou à Samuel Paty. Ils savent très bien qu’ils sont dans l’opposition à la République. Cela veut dire que, pour un certain nombre, la loi islamique est supérieure aux lois de la République. Selon un sondage, c’est le cas pour 40 % d’entre eux. Cela veut dire, aussi, qu’ils n’hésiteront pas, demain, pour 150 euros ou peut-être moins, à indiquer l’identité du professeur qui aura déplu à un tueur pathologique venu de Tchétchénie ou de Conflans-Sainte-Honorine.
La suite