Dans un essai enlevé, le journaliste Théophane Leroux dresse un portrait de Georges Brassens : bon copain, chanteur gaillard et anarchiste rétif au culte du progrès.
FIGAROVOX. – Vous avez écrit ce livre pendant la crise sanitaire. Brassens aurait-il supporté cet isolement que nous avons connu lors des confinements à répétition ?
Théophane LEROUX. – Ce n’est pas forcément facile d’imaginer Brassens confiné. Le personnage est complexe, parfois contradictoire et sa réaction aurait sans doute été à son image : ambivalente. D’un côté, Brassens aimait bien avoir sa tranquillité et voir son pré carré respecté : c’est pour cela qu’il n’a jamais cohabité avec la femme de sa vie, pour ne pas avoir à partager – ou plutôt à subir –les mille petits tracas du quotidien. On peut imaginer qu’il aurait pu se réjouir, à première vue, de pouvoir profiter de la tranquillité forcée, du silence imposé et du temps donné par le confinement.
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