Après la mort tragique de 27 migrants dans la Manche, la fin de semaine dernière, les gouvernements français et anglais se sont livrés à une pantomime à trois temps désormais bien connue : la patate chaude, la passe à l’aile et le mistigri. La vérité, nue et crue, est que de chaque côté de la Manche, on sait bien qu’il est impossible de laisser un continent se déverser dans un autre.
Disons-le, Boris Johnson comptait sur Emmanuel Macron pour être son Erdoğan en ciré jaune, celui qui sert de rempart aux migrants côté Manche : le Royaume-Uni s’était engagé à payer à la France, fin juillet, 62,7 millions d’euros pour financer le renforcement des forces françaises sur les côtes. Mais selon les médias britanniques, le ministre de l’Intérieur britannique Priti Patel avait menacé, début septembre, de ne pas verser cette somme face à un échec patent.
Le postulat de base est le suivant : la gentillesse commande d’accueillir tous les migrants. Mais la raison interdit de le faire. Et comme le gouvernement veut, bien sûr, être gentil et raisonnable, c’est inextricable.
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