Loin de la soumission à une doxa officielle qui caractérise nombre des commentateurs francophones plus lèches-cul que pro-russes, voici une nouvelle analyse pertinente et sans ambages de Karine Bechet Golovko, au lendemain de la réunion Poutine / Biden et qui nous donne un point de vue libre et aiguisé sur les discours et les actions des uns et des autres.
Comme attendu, le dialogue de sourd mené par Washington a conduit à l’échec total la conversation entre Biden et Poutine, Biden se vantant d’avoir dit à Poutine de faire attention avec l’Ukraine, sinon il allait se fâcher, et Poutine rappelant à Biden que la Russie est inquiète de la conduite de Kiev. De grandes révélations, qui effectivement nécessitaient deux heures de discussion. Décidément, en politique, il est fondamental de savoir refuser certaines rencontres, afin d’imposer un véritable dialogue et ne pas se retrouver coincé dans cette piteuse parodie. Une parodie qui, de plus, n’apportera aucun avantage ni sur le plan de la communication, ni sur celui de la politique réelle à la Russie. Il faudrait peut-être se remettre à gouverner et sortir du tout-communication.
En général, les Etats-Unis ne négocient pas, ils imposent. Ils ne cherchent pas à comprendre, en politique internationale du moins, ce qui se passe, ils imposent la vision de la réalité qui leur convient, afin que cette vision devienne une réalité acceptée. L’échange Biden / Poutine n’a pas échappé à la règle et il n’y avait aucune raison pour qu’il puisse y échapper.
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