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QUI NOYAUTE LE PCF ?

Par Michel Corcelles

Notre ami Michel Corcelles nous livre depuis quelques temps par des articles successifs, ses réflexions sur la stratégie du parti communiste qui eut un rôle majeur dans notre pays dans les années d’après-guerre. Aujourd’hui, ce parti réduit à la portion congrue, n’en n’a pas moins une activité déstabilisante (peut être à son corps défendant) dans le pays, car traversé par denombreuses et anciennes ramifications devenues des « métastases » ou des électrons libres et aussi peut-être par le fait que les analyses marxistes sont restées présentes dans les esprits de notre époque sous la forme de « variants » sociétaux comme on dit aujourd’hui en ces temps de pandémie. A l’heure ou nous célébrons dans le plus parfait silence, la chute de l’empire soviétique, il est intéressant de se livrer sinon à un état des lieux , du moins à des observations ponctuelles.  (AF)

Des élus locaux communistes, issus principalement de communes rurales dénoncent, dans certaines villes encore détenues par leur parti, un noyautage des municipalités par des éléments dénoncés en d’autres temps par le Parti lui-même comme des « déviationnistes » ou groupes « anti parti » et prenant aujourd’hui la forme principale de noyaux« islamogauchistes », renforcés fort opportunément par des groupuscules eux même rompus aux techniques du noyautage comme le Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF), spécialisé dans l’infiltration des manifestations de rues ou le Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF), bienimplanté dans le Pas-de-Calais, héritier du stalinien Gremetz et engagé dans le noyautage de la francophonie… ou encore le Parti Communiste Révolutionnaire de France (PCRF) de stricte observance léniniste spécialisé dans les luttes anti colonialistes réchauffées (Guadeloupe, contestation du sommet du 9 octobre de Montpellier, soutien aux indépendantistes calédoniens…). On pourrait ajouter le Rassemblement Communiste (resté sur la ligne des luttes anti impérialistes ou encore l’Association Nationale des Communistes. On notera que ces différentes organisations ont une dominante internationale marquée … faute peut-être d’une capacité à agir sur la situation intérieure. Reste qu’un de leur point commun est de vouloir « régénérer »  le PCF.

Toutefois l’aspect le plus original et virulent de cet entrisme, somme toute marginal car procédant de groupuscule marginaaux, réside dans sa connotation islamiste ou plutôt gauchisme déguisé en islamisme. Et c’est bien celui-ci qui inquiète, au sein même du parti, les élus ruraux. Se rejoignent là des éléments radicalisés, des éléments venus du trotskisme et des nostalgiques du parti d’avant le rapport Kouchtchev, ayant subsisté, mieux qu’on ne croit dans les recoins du parti. Le niveau intellectuel de ces éléments (notamment à Marseille) explique leur succès à l’intérieur d’un parti qui ne brille plus par son niveau intellectuel.

Ce noyautage résulte moins d’une connivence entre ces groupuscules et les instances du parti que d’un mouvement continu d’entrisme engagé de longue date et revivifié par des apports venus d’une frange du monde musulman intégrée depuis des décennies à la contre société communiste. Au sein de ce monde musulman des éléments plus jeunes ont adopté des positions plus radicales et du fait de leur nombre, de leur jeunesse et de la force de leur engament ont constitué une « filière » qui aujourd’hui prospère à l’intérieur d’un parti diminué, sans doctrine, sans capacité de filtrage (faute de formation des cadres), perméable. Le noyauteur noyauté, version léniniste de l’arroseur arrosé.

Ce phénomène est perceptible dans certaines villes où le PCF conserve une majorité municipale (encore qu’il puisse se constater dans des groupes d’oppositions communiste au sein de conseils municipaux)

Les élus ruraux qui attirent l’attention sur cette situation ont des raisons d’être inquiets sur un point strictement électoral car il clair que les militants sont partagés entre Fabien Roussel et Jean-Luc Mélanchon. Or l’attraction qu’exerce ce dernier attire tout naturellement cette frange « islamo gauchiste »

Un tout récent sondage attribue à Fabien Roussel 1% des intentions de votes à la prochaine élection présidentielle, alorsque Marie Georges Buffet avait obtenu 1,93% des voix à l’élection présidentielle de 2007. Un score final de 1% signifierait que le PCF est peuplé de gens qui pour une large part s’y abritent encore, qui s’en servent (qui le noyautent !) mais n’en sont plus. On pourrait imaginer que demain le PCF ne soit plus qu’un paravent camouflant, dans ses mairies, dans ses derniers bastions syndicaux, dans quelques associations, l’armée de réserve d’une révolution certes sans avenir à vue humaine mais pouvant servir de force d’appoint en cas de troubles.

Reste qu’en première approche il faut prendre acte d’une inquiétude, au sein du PCF, à l’égard d’une fracture entre des militants héritiers d’une approche laïque, ouvriériste et terrienne et d’autres, issus des nouvelles populations des banlieues et porteurs de valeurs que par commodité nous appellerons « islamogauchsites » où un Islam dévoyé camoufle une volonté totalement subversive.