L’interview d’Emmanuel Macron accordée au Parisien a fait l’effet d’une bombe, mardi soir, tant le propos est violent. Et vulgaire : « Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder, donc on va continuer à le faire. »
Ça a le mérite d’être clair. D’aucuns diront qu’il ne se contente que de mettre les mots sur une réalité quotidienne depuis des semaines, des mois : l’étau se resserre autour des non-vaccinés, montrés du doigt, proclamés boucs émissaires de cette crise sanitaire. Si ça va mal, c’est à cause d’eux, toujours à cause d’eux, rien qu’à cause d’eux. Leur indignité masque comme un rideau occultant les manquements, les errances, l’impéritie politique en matière de gestion hospitalière. On ne les fait pas brûler sur des bûchers pour apaiser les dieux, mais on les traque. On leur pourrit la vie. On les exclut d’espaces de plus en plus nombreux, en réduisant peu à peu les échappatoires. On les emmerde, quoi.
Il est d’usage, après les élections, que lors de son premier discours, le nouveau Président se dise Président de tous les Français, qu’il aient voté pour lui ou pas. Emmanuel Macron, lui, met de côté une partie de la population, qu’il désigne comme minoritaire, et exprime son désir de lui nuire au quotidien. Parce que c’est son « envie ». Son bon plaisir, en somme. À deux doigts de la définition du sadisme.
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