Par Hildegarde
Reconnaissons-le, l’arrogance française est parfois mal supportée par nos amis anglo-saxons : nous avons eu l’immense mérite de la première révolution sanglante et nous avons rédigé les « Droits de l’homme et du citoyen ». Cela nous confère une incontestable supériorité ! La conséquence lointaine de 1789 est le triomphe de l’individualisme, le citoyen étant toujours supérieur au groupe quel qu’il soit (famille, entreprise, Nation…)
Les anglo-saxons en ont probablement ressenti une profonde frustration. Si l’individualisme forcené permet l’apothéose du marché et du business, il ne permet pas de battre en brèche la pensée « droitdelhommiste » issue incontestablement de France. Il fallait donc aller plus loin : Tout déconstruire. Et nous avons vu l’avènement de la Cancel culture, du wokisme aux Etats-Unis même si là encore – faut-il s’en réjouir ? – la philosophie vient de France (French théorie).
Quelques signes avant-coureurs semblent montrer qu’un mouvement inverse s’amorce : influence des réseaux sociaux, chute intellectuelle des « grands partis politiques », diversité naissante des médias main Stream, abandon du peuple par la gauche, paupérisation des classes moyennes, pandémie précipitant les prises de conscience sur les excès du « mondialisme heureux »… L’opinion publique semble se « droitiser » comme le commentent certains analystes politiques.
Il semble plus simplement que la fin des idéologies amorcée à la fin du XXe siècle se déploie au XXIe et que le retour au réel gagne du terrain.
Quoi qu’il en soit, de l’autre côté de l’Atlantique, c’est la Cancel Culture qui semble à l’inverse se déployer remplaçant nazisme et marxisme obsolètes par le wokisme. La France serait-elle – sera-t-elle – à l’avant-garde de la résistance dans les pays occidentaux ? (Cf colloque de la Sorbonne en janvier*) N’oublions pas tout de même que ce phénomène épargne bien des pays dans le monde qui ont bien d’autres soucis à gérer. Et n’oublions pas non plus l’influence des grandes sociétés internationales, soucieuses de garder leur clientèle, qui ont suivi les chants des sirènes de peur de ne plus être « dans le vent » : L’ambition d’une feuille morte délicieusement décrite par Gustave Thibon…
Bref, que faire face à cette marée idéologiquement correcte (traduisez venue des États-Unis) ? En rire ! Mais en rire activement dans les medias bien sûr, sur les réseaux sociaux, dans les conversations… Car quoi de plus mortel que le ridicule ? La cancel culture ne se développe que grâce à l’absence de culture précisément, et à la lâcheté de tout un chacun… quoi de plus terrible de ne plus être dans le camp du bien ?
Eh bien faisons glisser peu à peu le camp du bien dans le camp de la bêtise.
Oui le ridicule tue ! Sachons dans une guerre de civilisation utiliser cette arme de destruction massive !
* Après une introduction du ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, un parterre d’universitaires a dénoncé durant deux jours cette « idéologie » de la « déconstruction » et de la « cancel culture », selon eux nouvel « ordre moral » à l’université.