Par Peter Bannister
Un congrès scientifique pas comme les autres, dirait-on. Se déroulant sur 4 jours partagés entre Marseille et Massy, le 2ème International Covid Summit (le 1er ayant eu lieu à Rome en septembre 2021) a visiblement agacé certains, surtout les détracteurs du directeur de l’IHU Méditerranée qui a accueilli l’événement et en a donné le premier discours le 30 mars.Le Monde a parlé de la « dernière provocation de Didier Raoult » et Libération d’un congrès « soutenu par toute la planète comploto-antimasque-antivax », tandis que La Provence est allée très loin dans la dérision, se moquant d’un « congrès des conspis » : « Vous pensez que la Terre est plate ? Qu’une soucoupe martienne s’est écrasée à Roswell ? Que Mickaël [sic] Jackson est toujours vivant ? Pourquoi ne pas organiser un colloque à l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée infection de Marseille, où toutes les hypothèses de recherches (vraiment toutes) semblent les bienvenues. »
Il est vrai que le Pr Raoult a ouvertement choisi son camp en s’alliant avec les organisateurs de RéinfoCovid ainsi que le syndicat Enseignement Recherche Libertés et Laurent Mucchielli, sociologue au CNRS. Il est aussi indéniable que le congrès a présenté un mélange assez inhabituel de présentations scientifiques (en défendant notamment les recherches à l’IHU) à côté d’analyses plus philosophiques ou des dénonciations de la politique sanitaire et la censure médicale. Cependant, si des voix critiques dénoncent une dérive « complotiste », d’autres pourraient rétorquer que cette imbrication de science et politique n’est que le reflet du vécu de la population depuis 2 ans, nécessitant une analyse interdisciplinaire.