Par Olivier Perceval
La servitude des peuples est volontaire : ils acceptent le joug des puissants, mais vont ainsi à l’encontre de leur nature… (La Boétie)
Il y a quelques jours, faisant mes courses au supermarché local, ayant passé tous mes articles à la caisse, j’introduisis ma carte bancaire dans la machine et voilà que celle-ci afficha sur son écran « Carte refusée ». Allons bon ! Je frotte la puce sur ma manche, même résultat. Je propose à la caissière de mettre de côté les produits non payés, pensant que l’anomalie venait de sa caisse, le temps d’aller avec la même carte, tirer du liquide au distributeur d’à côté. Une fois de plus, carte refusée. Me voilà obligé de laisser mes courses et de rentrer à la maison. Coup de téléphone à l’agence bancaire : « votre carte a bien été désactivée par une décision venant du siège, mais nous ne savons pas pourquoi, votre compte ne présentant aucune anomalie ». La semaine suivante, je reçois une lettre recommandée avec AR m’indiquant que la banque a décidé de clore mon compte, qui est aussi celui de mon épouse, dans les soixante jours. Voilà 25 ans que je suis client d’une banque sans le moindre incident bancaire et aucune explication ne m’est donnée qui pourrait donner un semblant de rationalité à cette brutale décision. Nous voilà ma femme et moi débarqués.
Dans la foulée, j’apprends que dans la réglementation qui oblige toute entreprise à assurer le service dû à la clientèle, seules les banques sont exemptées, de même elles ne sont pas tenues de fournir une justification en cas de rupture du service contrairement aux autres entreprises soumises au droit commercial.
Nous ne sommes pas des lapins de l’année et n’ignorons pas que nous vivons une accélération constante depuis des décennies d’un libéralisme de plus en plus sauvage et violent, mais ce privilège spécial qui est accordé à la banque est bien la marque du pouvoir illimité des élites financières sur le citoyen de base, c’est la marque de la mainmise de ces chantres du marché sur le pays. Et d’ailleurs qu’est-ce que le pays pour eux, sinon le terrain d’expérience de la création d’un nouvel ordre fondé sur le séparatisme et le multiculturalisme, sur l’atomisation de la société du tous contre tous qui ne peut que faciliter le renforcement exponentiel du petit monde de la finance épargné et de plus en plus arrogant.
Je ne sais pas, ce que les mystérieux hommes gris de l’état-major bancaire me reprochent et même s’ils me reprochent quelque chose, ce qui serait me faire trop d’honneur, et si cela est lié à mes prises de positions politiques, mais curieusement lorsque j’ai raconté ma mésaventure autour de moi, certains de mes amis m’ont appris que c’était arrivé à des gens qui avaient soutenu Zemmour pendant la campagne présidentielle notamment. Pour ma part, mon soutien au polémiste jacobin était plutôt critique et assez distant, mais on ne demande pas aux banquiers d’être de fins analystes politiques. D’autres ont pointé du doigt le fait que je ne sois pas tombé sous le charme de Volodimir Zelenski, arguant qu’une chasse aux sorcières était menée par la DCRI contre les traitres potentiels à la patrie, ce qui est assez risible me concernant.
Sans tomber dans la paranoïa, il serait coupable de ma part d’accepter sans rien dire, ce qui ressemble à une sanction, sans qu’aucune explication ne me soit fournie. C’est comme cela que les milliardaires du club de Davos avec leur serviteur zélé, Emmanuel Macron, entendent mener le monde et je ne me ferai pas complice de la servitude volontaire. On me tape dessus sans raison, je veux savoir pourquoi, et non me contenter de soupirer avec un air de dédain que nous sommes hantés par le « conspirationisme ». Autrement dit, je réponds à ceux qui caricaturent la position des protestataires comme moi qui sont censés croire que des hommes masqués réunis dans un cabinet noir ont décidé de comploter contre le monde.
Il n’est nul besoin d’imaginer de tels scénarios puisque les amis de Klaus Shwob ne se cachent nullement de leur coupable projet et l’écrivent dans des ouvrages accessibles par tous, comme par exemple « The Great reset ». Ce fameux « livre » qui considère le COVID 19 comme une opportunité pour remettre les compteurs à zéro, ce qui explique l’engouement des états occidentaux pour arrêter l’économie avec le « quoi qu’il en coûte » dont la France n’a malheureusement pas l’exclusivité. On notera au passage que la crise économique mondiale qui s’annonce selon de nombreux « experts », obligera les états ruinés à se tourner vers le système bancaire qui deviendra l’arbitre tout puissant.
Cependant on a vu que les pires mesures de confinement les plus brouillonnes et injustifiées ont été acceptées sans véritables réactions par tout un peuple tenaillé par la peur. Une majorité même s’est prononcée pour un renforcement des mesures contraignantes. Elle est prête à s’en remettre les yeux fermés à l’État providence pour survivre et garder un peu de son confort matériel, la seule chose qui lui reste. Elle est même disposée à dénoncer les rebelles qui n’observeraient pas les consignes étatiques.
Quant à l’État providence, il y a longtemps et singulièrement depuis le premier quinquennat d’Emmanuel Macron que lui-même a confié le destin de notre pays à la (grosse) commission de Bruxelles laquelle s’inscrit naturellement dans le projet mondialiste.
La servitude des peuples est d’autant plus volontaire qu’elle est inspirée par la seule institution dont la mission régalienne est de les protéger. Qu’on en finisse avec la République finissante, et que pour vive la France, vive le roi.