D’élection en élection, le bloc abstentionniste se consolide tant il est conforté par le décalage entre les élites et le peuple, illustrant mieux que jamais – ou pire – la fracture entre pays légal et pays réel. Mais c’est plutôt de gouffre dont il faudrait aujourd’hui parler : avec une abstention record (52,5 %) au premier tour des élections législatives et près de 54 % au deuxième tour, le régime républicain est désormais concrètement et durablement délégitimé. L’abstention n’est plus une attitude de dilettantisme, elle est devenue un acte militant pour ceux qui ne sont plus écoutés, plus représentés et trop souvent plus gouvernés.
Dans ce contexte, l’émergence d’un important groupe patriote à l’Assemblée nationale, essentiellement représenté par le Rassemblement national, est porteuse d’espoirs pour tous ceux que l’intérêt de la France et des Français préoccupe davantage que les postures idéologiques, les mesures démagogiques et les combines partisanes : l’espoir de débats parlementaires mieux équilibrés car moins otages de la pensée unique, et l’espoir d’une meilleure prise en compte des réalités des Français que partis et gouvernants successifs occultent depuis trop longtemps.
Mais ces espoirs ne doivent pas faire illusion. Nous savons trop bien que les efforts pour le bien commun, en République, sont vains ou disproportionnés au regard des résultats possibles et de leur pérennité. Aussi, nous serons plus que jamais à l’avant-garde de l’opposition nécessaire à Macron et son gouvernement, mais aussi aux aberrations portées par ses idiots utiles, au premier rang desquels figure la NUPES. Face à un système à bout de souffle, nous n’aurons de cesse de défendre l’héritage millénaire de la France en attendant de pouvoir lui rendre son héritier.