Par Olivier Perceval
Faut vous dire que « chez ces gens-là », on ne débat pas, Madame, on condamne.
Quelle affaire d’État, cette affaire de positions controversées de Caroline Cayeux, Ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales. Voilà un épisode plutôt bienvenu pour détourner l’attention du public mobilisé vers d’autres affaires vraiment d’Etat, celles-là (Alstom, Mac Kinsey, Pfizer, Uber…)
« La » ministre était déjà dans le viseur du lobby « gay » pour avoir pris position au Sénat contre le mariage pour tous en 2012. « … au moment des débats houleux sur le mariage pour tous, Mme Cayeux, à l’époque sénatrice de l’Union pour un mouvement populaire (devenue Les Républicains, LR), avait décrit l’union ouverte aux homosexuels comme un « dessein contre-nature ». Des propos qui lui ont valu une tribune, dans le magazine Têtu, le 11 juillet, signée notamment par des élus de gauche, appelant à la démission des « ministres au passé Manif pour tous » – Gérald Darmanin et Christophe Béchu sont également cités. Des propos, surtout, que la ministre a « maintenu bien évidemment », sur LCP, le 12 juillet, avant d’expliquer qu’elle avait « beaucoup d’amis parmi ces gens-là ». Une formulation qui, loin d’effacer la faute, n’a fait qu’accentuer le malaise » résume Le Monde, toujours au service de la vérité.
Notons que le quotidien des bobos précise qu’il s’agit en fait d’une charge contre les « ministres au passé Manif pour tous ». Voilà le crime : c’est le passé Manif pour tous qui est en cause et non la petite phrase : « ces gens-là » qui constitue la cerise sur le gâteau fort bien venue pour achever le travail. Une des spécialités de la gauche stalinienne est de transformer en crime contre l’Humanité, toute position, dite sociétale, qui s’opposerait aux nouveaux poncifs incontournables définis par elle-même. Ainsi dans le combat communautariste, on fait flèche de tout bois et l’on invente des minorités. Il y avait déjà les maghrébins, les musulmans, les noirs, tous décoloniaux évidemment, mais il y a aussi les (pseudos) féministes, les gay, les trans, les non binaires et autres « fantasme psycho-émotionnels » … Tout cela s’appuyant sur une société libérale favorisant l’individualisme et disloquant en sous-main la famille traditionnelle.
Que l’on se rassure, il en sera de même pour toutes les évolutions déconstructivistes, comme l’écriture inclusive et le wokisme. Tout cela progresse avec il est vrai des résistances encore fortes, mais combien de temps tiendront-elles ? Déjà l’administration fiscale préconise de commencer les courriers officiels par « bonjour », sans préciser Monsieur ou Madame, pour ne pas vexer certaines minorités. Tout le monde s’offusque, mais on en reparlera dans quelques années.
De même que le mariage pour tous qui paraissait une aberration en 2012 pour bon nombre de nos compatriotes, est devenu aujourd’hui un nouveau paradigme incontestable ; au point qu’on n’oubliera jamais ceux qui ont eu l’impudence de s’y opposer. Ils sont marqués définitivement au fer rouge comme des homophobes. Ceux qui aujourd’hui luttent contre l’écriture inclusive, seront définitivement des transphobes et on saura le leur rappeler quand ils voudront faire carrière.
Madame Caroline Cayeux, vous leur avez offert votre tête sur un plateau et nul doute que le président vous lâchera. Il n’est pas connu pour son courage et en plus chacun sait que le Mozart de la finance n’a pas de convictions. Votre faute, celle qui vous condamne définitivement (mais rassurez-vous c’était déjà plié avant), c’est l’expression oh combien offensante « ces gens-là ». Et bien sachez, que « chez ces gens-là » on cultive la victimisation jusqu’au trognon ; Il faut vous dire Madame que chez ces gens-là, on ne parle pas, on hurle en meute, chez ces gens-là on ne débat pas, on condamne.