La fascination de l’extrême gauche pour Robespierre est fascinante. Ainsi, l’hommage rendu cette semaine à Arras par des députés LFI à celui qu’on se plaisait à surnommer l’Incorruptible. Ugo Bernalicis, député du Nord et natif d’Arras comme son idole, écrit sur sa page Facebook : « 228e anniversaire de l’assassinat de Maximilien Robespierre. » Juridiquement, cela se tient car Robespierre fut exécuté le 28 juillet 1794 sans procès après avoir simplement été déclaré hors la loi par un décret de la Convention.
Justice immanente, ironie du sort ou tout simplement aboutissement logique et implacable de la mécanique terroriste ? N’est-ce pas Robespierre qui, en effet, avait déclaré, lors du procès de Louis XVI : « Il n’y a point de procès à faire. Louis n’est point un accusé, vous n’êtes point des juges ; vous êtes, vous ne pouvez être que des hommes d’État et les représentants de la nation. Vous n’avez point une sentence à rendre pour ou contre un homme, mais une mesure de salut public à prendre, un acte de Providence nationale à exercer. » Et cette absence de procès n’est sans doute pas plus terrible que les simulacres de procès qui s’enchaînèrent frénétiquement durant ces longs mois de terreur, érigée en mode de gouvernement.
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