Quand bien même on ne partage pas la foi des missionnaires, on peut avoir du respect voire de l’admiration pour leur démarche. Ainsi les Témoins de Jehovah qui prennent racine, chaque samedi et dimanche, sur un coin du marché ; ainsi les pentecôtistes qui sillonnent la capitale, binômes en costume et chemise blanche, la Bible à la main. Ici, à Toulon, ce sont les jeunes frères en soutane blanche – ceux-là même qui ne plaisent pas au pape – qui abordent leurs concitoyens sur le cours Lafayette ou les plages du Mourillon. Ils ont tous la foi rayonnante et l’offrent en partage. De vrais missionnaires, sans fausse casquette et au nom de l’Église.
Curieusement, l’esprit missionnaire existe aussi hors du champ religieux. Quoique… on s’aperçoit en effet qu’il est des religions et des dogmes qui n’avouent pas leur nom. Leurs missionnaires sont des militants de la cause, leur sacerdoce est politique.
Ainsi en est-il des braves bénévoles de la Croix-Rouge française qui, cet été encore, arpentent les plages pour répandre la bonne parole. L’opération s’intitule « la Caravane de l’exil » et s’est donné pour but de sensibiliser les vacanciers. « Ils traversent l’ouest et le sud de la France en 17 étapes : avec ce dispositif de sensibilisation à la migration, bénévoles et salariés vivent une expérience extraordinaire, celle d’une communauté de volontaires voulant tordre le cou aux préjugés sur la route des vacances », lit-on sur le site de la Croix-Rouge française.