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La « rafle du vel’ d’hiv’ » vue par les médias et les politiques : c’est l’histoire qu’on assassine !

Commémorer des événements dans notre passé est louable, mais à condition de bien les connaître. Le discours politique et médiatique autour de la commémoration du « vel’ d’hiv’ » est simpliste et réducteur. Jean-Marc Berlière, professeur émérite d’histoire contemporaine, spécialiste de la police, remet les pendules à l’heure. La suite demain…


On sait que la commémoration n’est pas plus la connaissance, que la mémoire n’est l’Histoire. On sait aussi qu’idéologie et histoire n’ont jamais fait bon ménage. Pourtant, des sommets d’imprécision, d’approximations, d’erreurs, d’élisions, d’affirmations erronées et hasardeuses ont été atteints avec les commémorations du 80e anniversaire de la « rafle » dite du « vel’ d’hiv », le tout avec la complicité, le consentement ou à tout le moins le silence d’historiens-idéologues pour lesquels, la vérité historique importe moins que la lutte sans danger, mais source de grands profits médiatiques, contre des moulins à vent (Zemmour, Vichy…) relativement inoffensifs. Ces interventions ou ce silence n’ont pas été sans conséquences sur le discours prononcé à Pithiviers par un président oublieux des leçons de Paul Ricoeur dont il se réclame parfois. Face à ce déferlement, il est nécessaire, voire indispensable, de rappeler quelques vérités historiques et cette règle essentielle de l’histoire scientifique : éviter toute téléologie, rendre au passé son futur : en 1942 on ignorait ce que nous savons aujourd’hui.

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