Par David Gattegno
Une précision s’impose : contrairement à ce que l’on pourrait laisser croire, la photographie en tête d’article n’est pas une caricature humoristique inventée par la très vilaine « extrême-droite » …, mais, bel et bien, une réalité.
Entre 1972 et 1983, j’ai habité dans le XVIIIe arrondissement de Paris… Dans l’ensemble, je conserve un souvenir nostalgique de ces quartiers. J’y ai connu trois domiciles : place Pigalle, Château-Rouge et Lamarck-Caulaincourt. Chacune de mes adresses avait son charme propre, sans parler du « centre », en haut de la Butte, avec le formidable bistrot « La Crémaillère », place du Tertre, et les poignantes venelles pentues, alentour, et les populations, qui pouvaient compter nombre de Maghrébins bien élevés, quelques Africains, qui l’étaient extrêmement moins, voire pas élevés du tout…
Néanmoins, déjà, après l’élection de Mitterrand – vécue comme un séisme irréparable –, j’ai commencé à me figurer que l’on défigurait Paris, sans réaliser que le poisson France pourrissait ainsi par la tête… J’ai subi quelques «incivilités», de la part exclusive de jeunots mal beurés, qui commençaient alors à arader méchamment ; une amie institutrice rue Championnet (en maternelle !!!) me rapportait observer certaines manifestations de violences infantiles et elle comptait déjà le nombre de gamins incapables d’aligner suffisamment de mots en français, les chiffres atteignaient la dizaine, «seulement», mais, déjà, cela créait des problèmes…
Et pourtant, aujourd’hui, ma vieillerie pleine de mélancolie soupire après les « escaliers de la Butte », quoiqu’ils pussent avoir été bien « durs aux miséreux », comme chantait délicieusement l’impérissable Cora Vaucaire.
* Lire : De Louis-Joseph Delanglade, Ils ne sont pas les bienvenus